Réaliser un traitement en biocontrôle au bon moment s’avère décisif pour son efficacité. La société Bioline a donc développé Géoinsecta, une application participative de signalement d’insectes ravageurs. Agriculteurs et jardiniers ne seront plus pris au dépourvu par les charançons, pyrales et autres petites bêtes nuisibles.
Le facteur déterminant du succès d’un traitement en biocontrôle, avec des insectes auxiliaires, c’est le timing de l’intervention qui doit être faite à un moment bien précis du stade de développement du ravageur. Lâcher sa provision de coccinelles quelques jours trop tôt et celles-ci dépériront faute de pucerons à se mettre sous la mandibule. Quelques jours trop tard et elles ne pourront plus faire face à l’invasion. Les bioagresseurs proliférant, en général, de manière fulgurante.
Face à ce constat, la société Bioline Agroscience a décidé de développer Géoinsecta, une application mobile participative et géolocalisée de détection des insectes ravageurs. Libre et gratuite, cette plateforme fonctionne de façon communautaire et propose deux usages. Chaque membre possède un compte associé à un code postal et peut soit signaler la présence d’un bioagresseur potentiellement nuisible, soit être alerté, en temps réel, de son arrivée.
Grâce à un système de notifications et une carte interactive, les usagers peuvent connaître la répartition, le stade de développement et l’expansion d’un ravageur. Une aide précieuse pour anticiper une invasion imminente et déclencher le bon traitement au moment idéal. Lancée à l’été 2017, la version test de cet outil utilisable avec un smartphone permettait uniquement de signaler la pyrale du buis. Un papillon de nuit dont la chenille provoque de lourds dégâts sur cet arbuste.
Un an plus tard, Géoinsecta compte près de 1 300 adeptes et a élargi son champ de surveillance à une demi-douzaine d’insectes ravageurs. Plusieurs espèces de charançons et papillons qui s’attaquent aux palmiers et à la vigne sont d’ores et déjà placés sous la vigilance de cette communauté de volontaires. Et c’est, prochainement, la chenille processionnaire du pin qui sera ajoutée à la liste des agresseurs à signaler. Afin d’être toujours plus fiable et réactive, l’application sera bientôt étendue aux pays voisins et disponibles dans d’autres langues que le français.
A lire aussi :
– Biocontrôle : 1001 pattes pour protéger nos cultures
– À Villasavary, Grégoire de la Roussière protège ses fraises
– Biocontrôle : Comment lutter contre les ravageurs de cultures de manière naturelle ?
– Quelques conseils pratiques pour biocontroler son jardin
– Biotop : des insectes utiles made in France
– Faire le portrait robot des nuisibles
– Un fascicule pour jardiner au naturel
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires