Candidate à l’investiture LR pour l’élection présidentielle, Valérie Pécresse a évoqué la possibilité de faire appel à l’armée pour sécuriser les Quartiers de reconquête républicaine, en citant en premier lieu celui du Mirail, à Toulouse. Une proposition qui a fait réagir les élus de la Ville rose.
Les propos de Valérie Pécresse suscitent la controverse. Ce mardi 30 novembre, lors du dernier débat des Républicains en vue de l’élection présidentielle, la candidate à l’investiture et présidente de la Région Île de France a comparé les Quartiers de reconquête républicaine à « des zones d’absolu non droit ». En citant en premier lieu Le Mirail, à Toulouse. « Je veux éradiquer ces zones (…) avec des policiers, le fisc… et éventuellement, peut-être même, le soutien de l’armée s’il y a des opérations coup de poing qui nécessitent de sécuriser la zone », a proposé Valérie Pécresse sur France Inter et France 2.
.@vpecresse : “Je veux des circonstances aggravantes quand un crime ou un délit est commis dans une zone de reconquête républicaine pour que la République reconquiert vraiment le terrain.” #congresLR #Elysee2022 pic.twitter.com/Jl94Tt4l5p
— France Inter (@franceinter) November 30, 2021
Une déclaration qui n’est pas du goût des élus du groupe d’opposition Alternative pour une métropole citoyenne, qui se disent « stupéfaits ». « Cette stigmatisation du quartier du Mirail et de ses habitants est caricaturale et dégradante. Les habitants du Mirail qui connaissent déjà de nombreuses difficultés liées notamment à l’accès à l’emploi, à la suppression des services publics, à la pollution, ne méritent pas de voir leur quartier ainsi instrumentalisé et menacé ». Le groupe demande à Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, et aux membres de sa majorité de « se désolidariser des propos de cette candidate ». En rappelant que « le porte-parole du groupe Aimer Toulouse, M. Pierre Esplugas, n’est autre qu’un des ”orateurs” nationaux de Mme Pécresse ».
Contacté par nos soins, ce dernier indique « ne pas vouloir entrer dans une polémique suscitée de manière artificielle ». Pierre Esplugas, qui fait en effet partie de la trentaine de porte-voix dont Valérie Pécresse dispose sur le territoire français, estime par ailleurs que « qualifier le Mirail de zone de non-droit n’est pas d’une audace folle : c’est plutôt proche de la réalité. La police s’y prend souvent à trois fois pour démonter une affaire de deal. Et on n’y rentre pas comme on va au centre-ville ». Quant à savoir si Jean-Luc Moudenc se désolidarise des propos de Valérie Pécresse, le porte-parole fait remarquer que l’édile s’est en quelque sorte déjà prononcé, « puisqu’il soutient Michel Barnier » dans la course à l’investiture LR.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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