Si le dandy de l’équipe municipale est de tous les vernissages, il n’en est pas moins un bosseur acharné au milieu de plusieurs vies.
Pierre Esplugas est attaché à ses racines. Celles de son père, barcelonais, pour qui il a acquis la double nationalité franco-espagnole en 2016 : « Ça me démangeait ! J’avais ça au fond de moi. Toulouse, l’Espagne, la Catalogne… Mon identité est plurielle. » C’est lui aussi qui a fait rajouter Labattut à son nom de famille, rendant ainsi hommage à ses grands-parents maternels qui ont fait en grande partie son éducation. « Ma grand-mère m’a initié au cinéma et mon grand-père à la politique. Il m’avait notamment emmené voir le dernier meeting de la campagne présidentielle de François Mitterand en 1981, quand bien même nous n’avions pas les mêmes idées. »
C’est Brigitte Barrège qui lui fait franchir le pas, en lui demandant d’être son directeur de cabinet à la mairie de Montauban, au lendemain des élections municipales de 2008. En 2014, rallié à Jean-Luc Moudenc, il est ravi de se voir confier la délégation des musées : « Parmi mes collègues du conseil municipal, peu m’envient de devoir sortir tous les soirs… Moi, ça me plaît ! » Pierre Esplugas-Labattut est aussi porte-parole de Les Républicains en Haute-Garonne et le nouveau référent de Libre, le mouvement de Valérie Pécresse qui veut se démarquer d’un Laurent Wauquiez « trop à droite » et d’un « courant replié sur lui-même ».
Quand une réunion s’éternise, l’homme se plonge dans son ordinateur portable. « Je gère mon temps grâce au miracle du Wi-Fi ! J’ai également la chance d’avoir une épouse compréhensive et je n’ai pas d’enfant. Surtout, je ne m’arrête jamais de travailler. » Ainsi, l’adjoint au maire de Toulouse a prévu de rédiger pendant ses vacances d’été un article sur les garanties constitutionnelles du pouvoir du suffrage, pour un colloque auquel il participera à la rentrée.
Docteur en droit public, professeur à l’université Toulouse 1 Capitole et auteur de nombreux ouvrages, Pierre Esplugas-Labattut aurait pu aussi être journaliste, lui dont le passage à TLT a changé la vie. Sept ans de chroniques politiques à l’époque où la petite chaîne toulousaine faisait de l’audience : « Tout le monde se souvient de m’avoir vu durant les soirées d’élections… On m’en parle encore ! »
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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