Plusieurs subventions à destination d’associations sportives, culturelles, sociales et de santé ont été votées ce vendredi 11 décembre en Conseil municipal de Toulouse. Un soutien que l’opposition estime insuffisant. Pour le dénoncer, le groupe Archipel Citoyen a décidé de s’abstenir lors du vote des délibérations concernées. Une démarche dénaturée par Jean-Luc Moudenc.
À l’ordre du jour du Conseil municipal de ce vendredi 11 décembre, la mise en place de la Zone à faibles émissions (ZFE), mais aussi de nombreuses délibérations pour l’attribution de subventions au monde associatif de Toulouse. Des aides à destination de structures culturelles, qui agissent dans le domaine de la lutte contre les exclusions, de la prévention, et de l’accompagnement social, ou même au fonctionnement du Toulouse Football Club… Comme l’a rappelé Sacha Briand, « le Conseil municipal vote ses subventions en fin d’année, afin que les associations puissent en disposer dès le début de l’année suivante ».
Lors de la mise au vote des délibérations concernées, la majorité vote pour, naturellement, mais l’opposition s’abstient. Elle, qui s’était pourtant émue, dans les propos liminaires d’Antoine Maurice, leader du groupe Archipel Citoyen, du manque de considération de la majorité pour les associations culturelles, qui venaient d’apprendre le nouveau report de l’ouverture des lieux de diffusion. Et de rappeler que, « depuis six ans, les subventions aux associations, tout domaine confondu, ont déjà baissé de 25% ».
Agacé par ce dernier argument, Jean-Luc Moudenc qui préside la séance, fait remarquer : « Vous noterez, chers collègues, que pour soutenir les associations, l’opposition dispose d’une méthode singulière : elle s’abstient systématiquement de voter les subventions que nous souhaitons leur allouer… » Une démarche que le maire de Toulouse demande à ses équipes de rendre publique : « Croyez-bien que nous allons communiquer largement concernant votre attitude ! »
Sitôt dit, sitôt fait, tous les adjoints au maire ayant présenté une délibération pour subventionner une association ont twitté pour préciser le vote abstentionniste de l’opposition :
Toujours conseil municipal de #Toulouse ce jour.
J’ai porté l’attribution de subventions aux associations étudiantes et intervenants auprès de la jeunesse.
Suivant la triste logique de la journée l’opposition n’a pas souhaité soutenir cette délibération … #CMToulouse pic.twitter.com/OHkCtlstAt— Nina Ochoa (@oxoanina) December 11, 2020
Ou encore :
Tjrs au Conseil Municipal de #CMToulouse.
J’ai porté l’attribution de subventions aux associations pr les droits humains & pr assurer un suivi socio-éducatif du rappel à l’ordre.
Suivant la triste logique de la journée l’opposition n’a pas souhaité soutenir ces délibérations .. pic.twitter.com/a6kncNVLNv— Maroua BOUZAIDA SYLLA (@MarouaSylla) December 11, 2020
Le lendemain, c’est par le biais du compte Twitter du groupe Aimer Toulouse, que les consignes du maire sont appliquées à la lettre :
Lors de ce dernier conseil municipal de 2020 nous avons apporté notre soutien aux associations, aux professionnels ainsi qu’aux personnes les plus fragiles.
L’opposition, quant à elle, a fait le choix de l’idéologie et a décidé d’abandonner ces acteurs de la vie Toulousaine. pic.twitter.com/LsTNKqf7Xz
— Groupe Aimer Toulouse (@Aimer_Toulouse) December 12, 2020
Une communication sans détour, mais dont l’approximation fait bondir les membres de l’opposition. « Il est dommage que ceux qui ont une certaine expérience de la politique confondent “contre” et “abstention” », lance Odile Maurin. Car, il s’agit bien d’abstention et non de vote contre. D’ailleurs, Caroline Honvault, conseillère municipale d’opposition, excédée par les allusions de Jean-Luc Moudenc, a tenu à préciser, en salle du Conseil municipal : « Nous ne pouvons décemment pas voter pour des subventions dont nous n’avons pas les détails. Nous ne connaissons pas les critères d’attribution, et ne savons donc pas pourquoi une association pourrait bénéficier d’aides municipales au détriment d’une autre. »
C’est cette opacité et ce manque de transparence que dénonce Archipel Citoyen, qui souhaite « éviter tout clientélisme ou favoritisme ». Pour cela, le groupe demande la création d’une commission d’attribution de l’ensemble des subventions, ouverte aux élus de l’opposition et à des habitants tirés au sort, au moins en tant qu’observateurs. De même, les Archipéliens souhaitent l’amélioration de l’accessibilité aux données publiques et à leur interprétation. Sans oublier, un état des lieux indiquant le montant total versé à chaque association depuis 2013. « Sans quoi, nous ne sommes pas en mesure d’exercer notre rôle de contrôle, essentiel à la démocratie locale ».
Commentaires
Lea le 22/01/2025 à 18:49
Bein si la majorité souhaite une opposition qui vote comme elle et ne s'oppose pas à ses délibérations, elle peut mettre en place une dictature ça sera plus simple !
PEZET Guy le 22/01/2025 à 12:11
La dictature en marche. Pas de possibilité de s'exprimer et de fausses infos balancées sur les réseaux sociaux qui adorent cela. Heureusement il doit rester à l'opposition la presse libre ,indépendante , de notre grand groupe régional pour rectifier le tir. Courage à l'archipel!
Depuis l'Aveyron profonde!