Pendant 30 ans, cette journaliste de terrain à roulé sa bosse, caméra au poing, pour porter la voix de ceux que l’on entend pas. Aujourd’hui, elle aborde sa nouvelle vie en politique avec la même énergie et le même engagement.
DRAvec Sandrine Mörch, il ne faut pas s’attendre à de grands discours de philosophie politique. Pas de références à Hegel ou Machiavel. La députée ne jure que par le terrain ! “Je ne crois qu’en celui qui fait, beaucoup moins, en celui qui dit”, lance-t-elle. De l’action, elle en a connu pendant toute sa carrière de journaliste. Du Rwanda à l’Afghanistan, en passant par les quartiers chauds ou les camps de Roms, elle s’est toujours efforcée de faire entendre la voix des oubliés. « Grâce à mon métier, j’ai pu acquérir une véritable connaissance de cette société civile dont on parle tant. J’ai rencontré aussi bien ceux qui sont en prison que ceux qui les y envoient », assure-t-elle.
Sa résolution d’entrer en politique fut soudaine, presque impulsive. On pourrait d’ailleurs y voir la déformation professionnelle d’un journaliste de terrain, conditionné à prendre des décisions dans l’urgence et à suivre son instinct. « Ça m’est tombé dessus comme un obus. J’étais déjà sur la notion d’engagement dans ma vie privée et professionnelle. Alors, quand Emmanuel Macron à lancé son appel à la société civile, je me suis immédiatement lancée dans l’aventure. Aujourd’hui, je défends les même causes et les même valeurs que dans le journalisme. Pour moi, c’est la même démarche ! »
Suppression du délit de solidarité de la loi asile-immigration, interdiction du glyphosate ou prévention de la radicalisation à l’école… Sandrine Mörch n’hésite pas à monter au feu, quitte à se retrouver en contradiction avec sa famille politique. Mais là où son engagement prend tout son sens, c’est pour défendre l’avenir de la jeunesse. « Ma seule vrai foi et mon seul combat, c’est d’œuvrer à ce que les jeunes ne se sentent plus enfermés par un manque de perspectives. » L’une de ses sources majeures de fierté, c’est d’avoir permis au jeunes toulousains de l’association Médias Pitchounes de rencontrer le président de la République pour lui soumettre leur projet « Le Tour au pied des tours ». Une proposition citoyenne visant à valoriser l’image des banlieues en y accueillant une étape de la Grande Boucle cycliste.
Après un an aux responsabilités, celle qui se définit comme une « béotienne de la politique », tire les premiers enseignements de son mandat de députée. « Notre pouvoir, c’est de faire remonter les projets locaux qui marchent. Mais c’est encore une machine qui me dépasse un peu, avec toutes ses subtilités juridiques et politiques… », analyse-t-elle. Cette inexpérience assumée, Sandrine Mörch la compense par un enthousiasme résolument optimiste doublé d’un caractère rentre-dedans et sans complexes. « Je suis un peu trop brut de décoffrage. Je n’ai pas plus peur de me confronter à la hiérarchie que d’aller à la rencontre des bergers dans les alpages. J’aime bien cette image d’une députée au cul des vaches. » Et si l’heure n’est pas encore au bilan, Sandrine Mörch reste vigilante. « On travaille énormément, mais on ne sait pas toujours ce que ça va devenir et qui va s’emparer de quoi. Ce qui est sûr, c’est que je ne vais pas m’épuiser simplement pour remplir des étagères ! »
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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