Libre. Pour le député de la 8ème circonscription de l’Hérault et président du groupe PS à la Région, l’engagement n’est pas un vain mot. Formé à l’école de George Frêche, Christian Assaf s’investit à fond partout où il passe sans renier ses convictions
« Ni godillot, ni frondeur » ! Voilà comment se définit Christian Assaf quand on lui demande d’expliquer son opposition à la loi Travail. « Je ne me sens pas coincé entre mes convictions et les procès en déloyauté. Je ne fais pas de la loi Travail une question de posture, je me suis toujours senti libre dans mon engagement », précise le président du groupe socialiste au Conseil régional. Il faut dire qu’en termes de libre-pensée, le Nîmois a été à bonne école avec un certain Georges Frêche. C’est en effet l’emblématique homme politique qui a lancé le jeune Christian Assaf, alors étudiant en économie à la faculté de Montpellier. « C’était mon enseignant et nos discussions ont vite dépassé le cadre des cours. Il cherchait un jeune chargé de mission à son cabinet et même si je n’avais pas fini mes études, j’ai décidé de le rejoindre », raconte-t-il. Sans minimiser la capacité de dénicheur de talents de l’ancien édile, il n’a pas dû être bien difficile de repérer ceux de Christian Assaf tant l’engagement est inscrit dans les gènes de l’homme. Originaire de Catalogne par sa mère et du Liban par son père, fondateur du SAMU à Nîmes, il crée dès le lycée l’association générale des étudiants et lycéens nîmois puis à la fac, préside l’association des étudiants tout en siégeant au conseil d’administration de l’établissement. En parallèle, il travaille comme pion et s’engage pendant cinq ans en tant que pompier volontaire. « J’ai toujours eu envie d’être acteur de ma vie, cela doit être dû à mon héritage familial. Mon père, médecin, était très attaché au service public », avance Christian Assaf.
« Avec George Frêche, il y a eu des hauts et des bas, mais c’est une personnalité qui m’a marqué »
L’opportunité de travailler pour la mairie de Montpellier sonne alors comme une évidence et pendant 12 ans, il gravira les échelons auprès de George Frêche : assistant parlementaire, directeur de cabinet puis directeur de campagne. « Il y a eu des hauts et des bas dans notre relation, mais c’est une personnalité qui m’a marqué, il m’a formé et appris l’engagement politique. ». Les bas, ce sont en partie les dérapages verbaux célèbres de Frêche qui ont rompu l’osmose entre les deux hommes et conduit Christian Assaf à quitter son poste. Celui qui avait entre-temps obtenu un concours administratif est alors détaché à Nîmes au sein de la compagnie d’aménagement du Bas-Rhône et du Languedoc. Mais au bout de deux ans, le destin lui offre un retour aux sources plus rapide que prévu. Hélène Mandroux, nouvelle maire de Montpellier, lui propose un poste de médiateur de la ville puis rapidement celui de directeur de cabinet. « Ensuite elle a souhaité se présenter aux régionales contre George Frêche. Je me suis retrouvé chargé de campagne contre lui et certains ont pensé que j’avais poussé Mandroux pour prendre une revanche, ce qui était absolument faux », tranche-t-il. La victoire de George Frêche entraîne la mise sous tutelle de la fédération PS de l’Hérault et Christian Assaf fait partie de ceux auxquels on fait appel pour rebâtir. Il est chargé de l’organisation des primaires en 2011 puis décide de tenter sa chance avec succès aux législatives de 2012. Sans véritable plan de carrière, le député a su se rendre indispensable par sa force de travail et l’an dernier, ce fut au tour de Carole Delga de faire appel à son expertise des problématiques régionales pour sa campagne. En dehors de la politique, Christian Assaf se passionne pour la tauromachie et le foot. Ses équipes de cœurs : Nîmes et Montpellier, bien que les supporters des deux clubs se vouent une haine notoire. « On me le reproche souvent, mais là aussi, je suis libre ».
Trois années phares
1988 : nomination de Michel Rocard comme Premier ministre
1995 : rencontre avec George Frêche
2015 : élection à la Région auprès de Carole Delga
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