RAPIDE. À même pas quarante ans, Mathilde Iclanzan jongle entre une profession prenante, une vie familiale rythmée par quatre enfants et des fonctions politiques toutes récentes au sein des Républicains. Une boule d’énergie qui ne compte pas s’arrêter là.
Le rendez-vous ne pouvait pas avoir lieu ailleurs. Attablée à un café à l’entrée de Ramonville, Mathilde Iclanzan raconte non sans fierté son attachement à cette commune du Sud-Est toulousain. Chose rare, ses deux parents en sont originaires. Elle y est bien évidemment née en 1979 et y vit encore aujourd’hui, dans la maison qui appartenait autrefois à son grand-père, Gabriel Sajus, ancien conseiller municipal qui a laissé son nom à une école de la ville. Autant dire que l’ancrage est solide. Le parcours scolaire et professionnel aussi, que Mathilde Iclanzan retrace en haut débit. Lycée Bellevue, prépa HEC à Ozenne, puis direction Sup de Co Reims et un stage dans une banque new-yorkaise, histoire de prendre l’air, puis retour à Toulouse d’abord, dans un cabinet d’audit international, avant… Ramonville, où elle travaille aujourd’hui en tant que responsable financière pour l’Afrique et l’Europe de l’Ouest chez General Electric. La boucle est bouclée. Entre temps, la jeune femme s’est mariée en 2002 et a eu son premier enfant en 2004. « Avec moi, il faut que les choses aillent vite », sourit-elle, le regard déterminé. Concernant la politique toutefois, la récente déléguée de la 9e circonscription au sein de la fédération départementale des Républicains a (relativement) pris son temps. Car aussi loin qu’elle s’en souvienne, le sujet a toujours été au cœur des discussions familiales : « j’ai été élevé dans un environnement très hétéroclite, il y a un peu tous les bords dans ma famille, mais la parole était libre ». Influencée par certains professeurs et des cours qu’elle juge avec le recul « très antilibéraux », la jeune Mathilde penche plutôt à gauche.
« Avec moi, il faut que les choses aillent vite »
Des certitudes sur le rôle de l’État et la manière de réguler une société qui vont assez vite voler en éclat après son passage aux États-Unis, puis au contact de son mari, le conseiller départemental Serban Iclanzan, qui a grandi sous Ceaucescu. Finalement, le premier pas en politique prendra la forme d’une carte UMP qu’elle décide de prendre en 2007, attirée par la modernité et le charisme de Nicolas Sarkozy, même si le charme opère moins aujourd’hui. « Durant cette campagne, j’ai aussi été fasciné par le courage de Ségolène Royal qui a dû faire face à tous les vents contraires », confesse-t-elle. Quand, quatre ans plus tard, le compagnon déloyal de l’époque se présente pour son fameux discours du Bourget, c’est une sorte de déclic : « je me suis dit que ce n’était plus possible. Le monde de la finance a ses travers, je ne défends pas une caste, mais cette manière de montrer du doigt m’a fait peur ». Son engagement prend alors un sacré coup d’accélérateur. À la demande de Xavier Spanghero, elle rejoint les Jeunes Actifs. Puis ce sera les municipales en 2014 à Ramonville, les départementales comme directrice de campagne sur le canton de Portet et les régionales en tant que responsable financière des comptes de Dominique Reynié sur la partie Midi-Pyrénées. « Jusque-là, j’avais toujours hésité à me mettre en avant, mais après la naissance de notre quatrième enfant, j’ai décidé d’y aller. Je me suis blindée, car pour faire de la politique, il faut accepter de ne pas faire l’unanimité », affirme Mathilde Iclanzan. Ainsi quand la place de déléguée de la 9e circonscription s’est libérée, elle l’a tout simplement prise avec une détermination teintée de jovialité. La suite ? D’abord un gros travail sur le terrain qu’elle conciliera avec son « armée de baby-sitters » et sa vie « menée comme une PME ». Puis viendra le temps des législatives. Y pense-t-elle ? « Ça se décidera très prochainement », glisse-t-elle, sourire en coin.
3 années phares :
1997-1999 : Prépa HEC à Ozenne
2011 : Engagement chez les Jeunes Actifs
2015 : Élection de son mari, « ouverture des possibles »
Commentaires