Méthodique. Démissionnaire de la présidence de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, Bertrand Monthubert se lance pleinement dans la campagne des régionales au côté de Carole Delga dont il sera le numéro 2.
Difficile à joindre, Bertrand Monthubert est un homme très pris, entre ses responsabilités professionnelles et ses nouvelles prérogatives politiques. Après plusieurs échanges de sms, nous parvenons enfin à évoquer son parcours qui se veut dense et passionné. Car celui qui trône en haut de la liste de Carole Delga (candidate PS aux élections régionales) n’y figure pas par hasard. Baigné par des idéaux de gauche depuis sa plus tendre enfance, ce fils d’instituteurs se retrouve dans les valeurs du PS dès 1981, lors de l’élection de François Mitterand à la présidence de la République : « J’avais 10 ans, quand je me suis réellement intéressé à la politique. » Cet intérêt, il le cultive et, en 1989, il adhère au Manifeste contre le Front national. C’est là sa première action politique.
Il quitte alors son Poitou natal pour rejoindre Paris où il fait Math Sup, Math Spé, Normal Sup avant de soutenir sa thèse à Paris 7. Là, à 22 ans, il milite au Parti socialiste : « C’était en 1993, lors des législatives perdues brutalement par le PS. J’ai alors considéré qu’il était temps de s’engager, pour aider le parti dans un moment difficile ! » Durant cette période où les désertions étaient plus nombreuses que les adhésions, Bertrand Monthubert lui, « sent que c’est justement dans les défaites qu’il faut être présent. » Il souhaite reconstruire le PS, idée qui d’ailleurs ne le quittera jamais : « ma volonté est de réfléchir à l’avenir et d’en élaborer les chemins. » Dans un même temps, il décroche un contrat doctoral à Marne la Vallée et délaissera les considérations politique pour s’envoler pour les Etats-Unis où, pendant un an, il sera « teaching assistant » à Philadelphie. A son retour en France, il s’installe à Toulouse, « ville accueillante où je me suis senti chez moi au bout d’un an seulement. » Il y devient maître de conférences et renoue avec le Parti socialiste. Il s’implique alors de plus en plus jusqu’au Congrès de Reims (2008) ou il démissionne de son engagement associatif pour « rejoindre un parti qui se déchirait ! »
« La République et la démocratie sont des cadeaux que nous nous devons de saisir. »
En effet, il était jusque-là président de l’association « Sauvons la recherche » qu’il a cofondé en 2003 avec Alain Trautmann. Son but ? Œuvrer pour que la recherche dispose des budgets nécessaires à sa progression. Il intègre donc la direction du PS, nommé secrétaire national à l’enseignement supérieur et à la recherche, ses domaines de prédilection. Puis, tout s’accélère. En 2012, il est le suppléant de Gérard Bapt, élu député, et devient président de l’Université Toulouse III. Un choix s’impose alors et Bertrand Monthubert décide de se consacrer à Paul Sabatier, délaissant pour un temps la politique, « tout en gardant un œil avisé sur les événements » car pour lui, l’engagement politique est une nécessité : « il y a des choses à sauver ! La République et la démocratie sont des cadeaux que nous nous devons de saisir. » Mais, chassez le naturel, il revient au galop… l’universitaire ne peut rester éloigné des affres politiques bien longtemps et se trouve aujourd’hui à défendre les chances du PS aux prochaines élections régionales. Une fois de plus, il souhaite s’y consacrer pleinement et choisit de démissionner de son poste de directeur d’université : « J’aime la clarté et ne suis pas adepte du cumul. Durant la campagne, il peut y avoir confusion concernant le titre auquel je m’exprime. » Certains parlent de courage quand d’autres lui ont conseillé d’attendre le résultat des scrutins avant de démissionner, mais lui veut être « honnête et clair ! C’est ainsi que je veux œuvrer pour que notre programme soit adapté aux enjeux de la nouvelle région. »
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