Avant le Grand oral pour le climat auquel ils participent ce soir, les candidats en course pour les municipales ont été invités à se prononcer sur les 28 engagements du Pacte Toulousain pour le Climat, produit par un collectif regroupant une vingtaine d’associations. Voici leurs réponses.
Le collectif Urgence climatique Toulouse, qui regroupe plus de 20 associations locales concernées par la thématique, organise ce soir un Grand Oral auquel six listes ont accepté de participer. Au préalable, ces dernières ont été amenées à se prononcer sur les 28 engagements incontournables issus du Pacte Toulousain pour le Climat produit par le collectif, qui a rendu publiques leurs réponses.
Premier enseignement, tous n’ont pas joué le jeu, en répondant clairement par oui ou par non aux engagements proposés. C’est le cas notamment de Nadia Pellefigue, de Pierre Cohen ou de Jean-Luc Moudenc. « Plusieurs listes ont choisi de ne pas se positionner de façon binaire. Elles ont répondu par d’autres engagements, plus ou moins chiffrés, mais généralement mois ambitieux que ceux que nous proposons », écrivent les membres d’Urgence climatique Toulouse.
Tous n’ont pas non plus réagi de la même manière à la démarche. S’il la trouve « louable », le maire sortant, candidat d’Aimer Toulouse, s’interroge « sur la façon dont une grande partie des objectifs sont rédigés ». Pour Jean-Luc Moudenc, ces « cibles statistiques, extrêmement ambitieuses, ne sont, pour la plupart, pas réalisables par les efforts de la collectivité seule et impliquent un changement de mode de vie très important ».
Il cite notamment la baisse de moitié de la pratique de la voiture, le doublement de celle du vélo ou encore la valorisation de 100 % des bio-déchets. « D’autres objectifs renvoient à des positionnements politiques indépendants de la cause écologique, c’est le cas du débat sur la gestion publique de l’eau », assure également l’édile.
En ce qui concerne Nadia Pellefigue et Pierre Cohen, leurs réponses au questionnaire s’apparentent plus au déroulé de leur propre programme écologique. Tout en apportant certaines nuances ou en se montrant prudents sur certains points, dans les grandes lignes, les deux partagent néanmoins largement la vision qui se dégage du pacte. Rien d’étonnant à cela, notamment de la part de la candidate du mouvement Une (PS, PC, PRG) puisque qu’une des porte-paroles du collectif Urgence climatique Toulouse, Régine Lange, figure en troisième position sur sa liste.
Nadia Pellefigue émet toutefois une réserve sur l’engagement 11.3 qui consiste à nommer un premier adjoint, pour la ville et un vice-président, pour la métropole, en charge de la Transformation énergétique et écologique et qui auraient sous leur responsabilité les finances et les marchés publics. « Je ne souhaite pas déléguer ces questions à un adjoint spécifique, car c’est à chacun des élus de se responsabiliser », précise-t-elle. Pierre Cohen, lui, se montre prudent sur autre sujet, celui de l’interdiction de la publicité commerciale sur l’espace public d’ici 2026. S’il affirme réfléchir actuellement aux possibilités et conséquences d’une telle mesure, il préfère pour le moment parler d’une diminution.
Du côté d’Archipel Citoyen, l’avis est plus tranché. Les réponses, assorties de commentaires, sont oui à chacun des engagements proposés à l’exception d’un seul : le fait de pouvoir rejoindre n’importe quel point de la métropole en moins de 50 minutes de trajet en transport en commun. « À moins d’être démagogue, il est impossible de s’engager sur ce point à cause de l’étalement urbain. Relier Brax et Drémil-Lafage en moins de 50 minutes n’est pas faisable, à part le dimanche », écrit Antoine Maurice.
Parmi les autres listes sollicitées, seuls le Parti animaliste et Debout la France ont également accepté de répondre par oui ou non. Le premier ne s’est toutefois exprimé que sur les engagements auxquels il adhère (majoritaires), tout en rajoutant dès que possible des éléments liés à la cause animale. Quant au second, c’est le non qui l’emporte largement. Francis Manaud, tête de liste de Debout Toulouse assure par ailleurs qu’il ne « souscrit pas à la vision d’une écologie totalitaire » et estime « que c’est au niveau national que les véritables leviers existent ».
Enfin, Malena Adrada, candidate de Lutte Ouvrière n’a pas souhaité faire une liste de promesses. « En tant que communistes, nous pensons que pour régler les problèmes écologiques il faudra en finir avec la loi du profit et la domination du grand capital sur la société », indique-t-elle.
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