Un collectif de citoyens et d’élus dénoncent des dysfonctionnements dans la gestion de Muretain Agglo. Manque d’informations du conseil communautaire, gestion opaque des dossiers, opposition inexistante, les griefs contre cette nouvelle collectivité issue de la fusion entre deux intercommunalités et l’ancienne agglomération du Muretain sont nombreux.
120 000 habitants, 26 communes. Depuis le 1er janvier 2017, le Muretain Agglo regroupe Axe Sud, la communauté de communes rurales des Coteaux du Savès et de l’Aussonnelle, toutes deux intercommunalités du Sud de Toulouse, et l’ancienne communauté d’agglomération du Muretain. La toute nouvelle collectivité soufflait sa première bougie au début de l’année, elle fait déjà grincer des dents. Objectif Démocratie, un collectif composé d’élus du Muretain et de citoyens, fait partie des mécontents. Dans leur viseur notamment, le manque de pluralisme du nouveau conseil communautaire.
Avec la fusion, le nombre d’élus y a baissé. La toute nouvelle agglomération en compte au total 60, un chiffre bien moins élevé que si l’on avait additionné les représentants de chacune des anciennes entités – Axe Sud en recensait à elle seule 30. Une diminution qui aurait aussi entraîné la disparition de certains courants politiques minoritaires comme Frouzins à venir, liste EELV de cette commune dont le maire est socialiste. « Nous avions deux élus communautaires à Axe Sud. La majorité étant issue du PS, du PC et du PRG, nous avons été évincés par le jeu de la fusion. Aujourd’hui, il n’y a que la majorité qui siège. Il n’y a plus de débats, plus d’informations non plus. Le président PS de Muretain Agglo, André Mandement, refuse de lire certaines délibérations avant de les voter. Et pour avoir le compte-rendu des conseils, il faut attendre plusieurs mois », déplore Luc Novales, conseiller municipal EELV à Frouzins et membre d’Objectif Démocratie.
Ce manque de transparence s’accompagne d’une gestion opaque, selon le collectif. « Il y a une absence de démocratie. Une taxe de 5 euros par habitant a été annoncée pour la gestion de l’eau, des milieux aquatiques et prévention des inondations (Gemapi dont l’organisation a été déléguée aux collectivités, ndlr) mais sans qu’aucun projet ne soit à l’étude. Cet exemple est à l’image de la gestion de Muretain Agglo qui prend des décisions sans concertation, sans élaborer de projet communautaire », souligne Jean-Claude Pilet, élu à Fonsorbes et également membre du collectif.
Opposant d’André Mandement, Christophe Couchaux, maire sans étiquette du village de Bragayrac et élu au Muretain Agglo, ne veut pas, de son côté, parler de déficit de démocratie mais plutôt d’un problème de gouvernance. « Concernant le Gemapi, l’agglomération lève 600 000 euros de taxe mais sans aucun programme. De nombreux projets sont votés sans être présentés. Le conseil communautaire n’est plus qu’une chambre d’enregistrement », estime l’édile. Des accusations qui ne suscitent pour l’heure aucune réaction de la présidence de l’agglomération, celle-ci étant indisponible d’après le directeur de cabinet d’André Mandement.
Vanessa Vertus
La rédaction
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