Après avoir reçu plusieurs courriers de menace, Myriam Martin, la candidate La France Insoumise et tête de liste Occitanie populaire pour les prochaines élections régionales, saisit le procureur de la république.
Bien que ce ne soit pas la première fois qu’elle reçoive des marques d’hostilité en conséquence de son engagement, Myriam Martin a décidé, cette fois ci, de saisir le procureur de la République. Une décision liée au caractère exceptionnel et à la gravité des menaces reçues dernièrement. En effet, à la fin du mois de mai, la tête de liste Occitanie populaire aux élections régionales a reçu, simultanément, quatre lettres anonymes envoyées de quatre villes française éloignées l’une de l’autre. « C’est cette particularité qui nous fait penser que nous sommes confrontés à un réseau concerté et nous pousse à prendre la chose plus au sérieux. Tous les courriers sont datés du même jour, le 19 mai, et ont un contenu équivalent », témoigne Guilhem Serieys, son directeur de campagne.
Ainsi, les quatre courrier sont constitué d’un photomontage, sans texte ni revendication, qui mettent en scène l’élue et des membres de la France insoumise dans des contextes les associant à l’idéologie nazie ou au terrorisme islamiste. Une accusation sous-entendue d’islamo-gauchisme qui oriente les suspicions des militants vers des réseaux d’extrême droite.
À commencer par l’Action française dont des membres sont actuellement jugés, à Toulouse, pour une intrusion au sein de l’Hôtel de la région Occitanie. Une action qui s’était accompagnée de slogans tels que « islamo-gauchistes, traîtres à la France » ou « mort aux islamo-gauchistes ». « Nous faisons très clairement le lien avec cette attaque. Ce sont les mêmes attaques diffamatoires et intimidantes », ajoute Guilhem Serieys.
Sans céder à la peur, celui-ci concède que ces courriers ont installé un climat particulier. « Je ne suis pas encore allé relever mon courrier d’élu au Conseil régional mais j’avoue que je me demande si je ne vais pas y trouver quelque chose. On se sent visés en tant que militants anti-racistes », déplore-t-il. Un climat qui, selon lui, n’est pas seulement dû aux mouvances d’extrême droite mais également aux membres du gouvernement.
« Nous devons pointer la gravité de ces faits mais aussi des responsabilité des ce qui participent de cette propagande infondée et diffamatoire. Avec ce faux procès en islamo-gauchisme, Jean-Michel Blanquer nous a mis une cible dans le dos. D’autant que nous sommes à l’opposé de ce dont on nous accuse. Nous sommes universalistes, républicains, anti-racistes et laïques », insiste Guilhem Serieys.
Appelant à une « réaction de la société », la candidate Myriam Martin et ses soutiens appellent à une manifestation “pour les libertés et contre les idées d”extrême-droite” le 12 juin prochain. Un rassemblement où, par précaution, le service d’ordre sera renforcé.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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