Tony Lecoq, auteur Saint-Gaudinois, vient de publier son premier roman “Leads” chez Hello Editions. Un ouvrage dystopique qui suit les aventures d’une influence et d’une jeune fille en quête de célébrité entraînées malgré elles dans une émission violente.
Imaginez un monde où le virtuel a pris le pas sur le réel, un monde où les réseaux sociaux définissent votre place dans la société… Et vous obtenez “Leads“, le premier roman de l’auteur Saint-Gaudinois Tony Lecoq, récemment édité par Hello Editions. Une histoire qui a germé dans son esprit en observant notre quotidien déjà ultra-connecté et ses dérives. « Je trouve que beaucoup de personnes sont accrochées à leur portable. C’était d’ailleurs mon cas il y a quelques années. Mes parents me disaient que j’avais mon téléphone greffé à la main. C’est de là, que mon histoire est née », raconte l’écrivain.
Ainsi, dans son roman dystopique, qui est le premier d’une trilogie, chaque personne reçoit un “1Plant”. En clair, il lui est implanté une sorte de téléphone dans le poignet qui, par des images projetées, altère sa perception de la réalité. « Je voulais créer une métaphore des réseaux sociaux qui aveuglent les personnes. Et c’est à partir de cette idée que j’ai imaginé l’univers dans lequel évoluent mes personnages qui est un monde d’apparat, où les personnes se mettent en scène dans des situations qui sont fausses pour des vues et de l’argent », détaille Tony Lecoq.
Dans “Leads”, l’on suit principalement Gally, une influenceuse au summum de sa notoriété, et Aradia, une ouvrière en quête de célébrité. Deux héroïnes qui vont, malgré elles, devoir affronter de nombreux dangers dans une émission diffusée en direct au reste du monde. Malgré elles, car les deux jeunes femmes ne comprennent pas comment elles ont atterri là. Mais elles n’ont d’autre choix que de se battre pour sauver leur peau. “Leads”, et son récit très rythmé, est ainsi à mi-chemin entre “Hunger Games” de Suzanne Collins et “1984” de George Orwell. « Ce sont des romans qui ont bercé mon imaginaire », confie Tony Lecoq qui est « un grand lecteur de dystopie et de fantaisie », comme “Le Sorceleur” d’Andrzej Sapkowski, mais également un ancien geek.
Son roman est d’ailleurs truffé de références aux jeux vidéo, et use de son vocabulaire ou, plus généralement, à la pop culture. Il ravira donc les geeks, mais que les autres ne s’effraient pas. En effet, pas besoin d’être un fan de jeux vidéos pour apprécier la lecture de “Leads”. « Je l’ai fait lire à mes grands-parents qui ont pu être perdu dans certains thèmes techniques, mais c’était volontaire. Tout ce que le lecteur lit prendra du sens dans le second tome », rapporte Tony Lecoq.
« À la fin de ce second tome, l’on comprendra le pourquoi du comment de l’émission, du monde et également l’importance qu’a le narrateur dans cette histoire », explique l’auteur qui rédige actuellement le troisième tome de sa trilogie. Il faut dire que le premier laisse planer le doute sur ce qui arrive réellement à Gally et Aradia, mais aussi sur ce qui se passe dans cette société aux mœurs étranges. « J’aime beaucoup les récits en poupées russes. Je voulais donc en écrire un », indique Tony Lecoq.
D’ailleurs, à la fin de ce premier volume de “Leads”, le lecteur découvre une nouvelle intrigue et se rend compte que le monde imaginé par Tony Lecoq n’est pas si différent du nôtre et pourrait bien être notre avenir. « Plutôt que d’avoir un récit totalement fantaisiste, j’ai voulu le rattacher à notre monde afin que l’on se pose des questions sur ce qu’il s’y passe actuellement », déclare l’écrivain qui s’est appuyé sur des technologies déjà existantes pour renforcer ce sentiment. Ainsi, pour l’1Plant, il s’est notamment inspiré de Telepathy, la puce cérébrale créée par la startup Neuralink d’Elon Musk qui promet de révolutionner les capacités humaines.
« J’aimerais que mon roman soit une dystopie impossible, mais malheureusement je trouve qu’on s’en rapproche », estime-t-il. Le Saint-Gaudinois ajoute : « Quand “1984” a été écrit, le fait d’être surveillé en permanence par des caméras et outils qui épient vos moindres faits et gestes semblait inconcevable. Mais aujourd’hui, si vous annoncez votre intention de voyager en Italie, vous aurez sur votre portable, comme par hasard, une annonce à ce sujet ». Et si l’intelligence artificielle peut inquiéter à l’heure actuelle, Tony Lecoq a décidé de s’en servir. Il a effectivement fait appel à l’IA pour créer la couverture de son roman et les illustrations que l’on retrouve au fil des pages.
« Je voulais que les personnes qui ont du mal avec les descriptions puissent entrer plus facilement dans l’histoire, mais je souhaitais également aérer le récit avec des images aux couleurs vives », informe l’auteur. Autre particularité de “Leads” : le chapitrage. Les chapitres commencent effectivement au numéro 60, puis décroissent. « C’est un compte à rebours qui a également son sens », dévoile Tony Lecoq qui a choisi ce chapitrage en référence à un poème d’Aldous Huxley, l’auteur du livre “Le Meilleur des mondes”. Compte à rebours qui prendra fin au prochain tome à sortir cet été…
“LEADS – Mouvement“
Laissez-vous conter un monde où les réseaux sociaux définissent la place de chacun. À la sortie de l’Institution, chaque personne y reçoit une affectation et un 1Plant qui définissent son quotidien et sa perception du réel. Membre éminente des Leads, l’influenceuse Gally se lasse de plus en plus de sa vie d’apparat. Son ennui prend fin lorsque, malgré elle, elle se retrouve embarquée dans une émission violente et immédiatement populaire. Accompagnée d’autres candidats, dont Aradia, jeune Ouvrière fantasque, elle affronte le danger lors de multiples épreuves. Ensemble réussiront-ils à s’échapper et à distinguer les illusions de la réalité ?
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