54 825 accidents avec arrêt de travail en Occitanie ! Les chiffres pour l’année 2016 viennent d’être publiés par les services de l’État à l’occasion du bilan à mi-parcours du plan régional Santé au Travail. Problèmes de dos, plaies ouvertes ou maladies chroniques, c’est une palette de traumatismes et d’affections qui accable de nombreux travailleurs. “Le travail, c’est la santé”, chantait Henri Salvador. Veiller à sa sécurité, c’est la conserver. Le JT s’est retroussé les manches pour que le boulot ne soit pas une plaie.
Le nombre d’accidents de travail n’a jamais été aussi bas depuis 1970. Avec 33,4 sinistres recensés pour 1 000 salariés en 2017, le taux est en recul de 0,5 % par rapport à 2016 selon l’Assurance maladie. Une tendance générale depuis une quinzaine d’années, « due en partie au déclin de l’industrie en France, secteur très accidentogène », analyse Michel Héry, responsable de la mission Veille et prospective à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Certes de plus en plus fréquent, le contact avec les machines est de mieux en mieux sécurisé et les employés de mieux en mieux protégés. Les entreprises du bâtiment notamment, ayant consenti beaucoup d’efforts en la matière, voient la récurrence des accidents diminuer de 3 %.
En revanche, deux secteurs connaissent une évolution inverse, ceux de l’aide à la personne et de l’intérim. Le premier affiche un ratio d’accidents de 52,8 ‰ (97,2 ‰ en Ehpad). D’après le chercheur de l’INRS, cela s’explique par des ressources en baisse : « Les besoins augmentent mais pas les moyens. Les salariés doivent effectuer la même tâche en un minimum de temps et opèrent souvent seuls de véritables actes de manutention. »
Les intérimaires, eux, sont victimes d’un mécanisme structurel. L’activité temporaire ayant été relancée par la reprise économique de 2016, le nombre de travailleurs du secteur a progressé en même temps que la fréquence des accidents, portant l’indice à 53,6 ‰. Et leur statut en lui-même peut devenir un risque selon Michel Héry : « Ils n’évoluent dans l’entreprise qu’une période définie et n’en connaissent pas très bien les codes, les techniques, les locaux ni les installations. Ils n’ont donc pas les bons réflexes, sont mal protégés et commettent des erreurs qui peuvent s’avérer graves. »
Ce sont d’ailleurs la manutention manuelle (51%) et les chutes (28 %) qui constituent les principales causes d’accidents du travail. Les premières touchant majoritairement les jeunes et les secondes les plus âgés.
Dans son enquête intitulée ‘’Emploi 2013’’, l’Insee relève également que les risques augmentent en fonction des mauvaises conditions de travail. Les salariés effectuant des mouvements fatigants ou tenant des postures pénibles (28%), ou soumis à de fortes vibrations (38%) sont plus exposés à un accident à leur poste. Un constat d’autant plus inquiétant que, comme le mettent en exergue les études de veille et de prospectives de l’INRS, « si l’on sait mieux sensibiliser aux accidents, les conditions de travail qui en sont des facteurs aggravants se dégradent ». « Dans tous les secteurs d’activité, l’intensification des rythmes de production, les exigences de polyvalence, les process toujours plus précis ou contribuent à maintenir un environnement professionnel accidentogène », remarque Michel Héry.
« Un risque de voir augmenter les maladies professionnelles »
Ainsi, si la sinistralité globale est en constante diminution, les projections du spécialiste sont moins optimistes : « Les salariés s’usent à leur poste, ce qui risque de faire augmenter les maladies professionnelles. » Et cela aura un coût. De quoi faire l’objet d’un débat social, estime-t-il.
Source : Direccte Occitanie
Commentaires
armand le 09/10/2024 à 16:29
Les emplois intérimaires sont très nombreux dans tous les secteurs économiques et les risques professionnels de ces travailleurs, qui varient évidemment beaucoup selon les tâches effectuées, le profil des individus, ont néanmoins des caractéristiques communes : ils concernent plus fréquemment ce type de travailleur, car les travailleurs intérimaires sont plus exposés aux risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles du fait de la précarité de cette main d’œuvre, leur manque d’information, de formation et de connaissance des lieux et des procédés qui augmentent ainsi leur vulnérabilité : " La prévention des risques professionnels des intérimaires " : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=488