En cette rentrée, l’immobilier est au cœur de l’actualité : salon au parc des expositions, chiffres des notaires, baromètre de l’Observatoire des loyers… Et surtout la proposition de loi sur le logement du député de Haute-Garonne Mickaël Nogal, destinée à restaurer la confiance entre bailleurs et locataires. Pour ces derniers, confrontés à des loyers inaccessibles ou à des critères trop sélectifs, accéder à un logement s’apparente toujours au parcours du combattant. L’occasion pour le JT de faire le tour du propriétaire, en quête de solutions pour louer plus facilement.
Tout d’abord, coupons court à une idée tenace : l’immobilier toulousain n’est pas le plus cher et il ne flambe pas. Certes, en ce qui concerne les ventes, les derniers chiffres publiés par la chambre des notaires de la Cour d’appel de Toulouse font état d’une augmentation de 2,8 % du prix de la pierre — avec une moyenne de 2 680 euros/m2 pour un appartement ancien. Mais « il n’y a pas d’explosion, Toulouse reste abordable et les prix bordelais n’ont pas contaminé les nôtres », constate maître Philippe Pailhès, président des notaires de Haute-Garonne.
« Il n’y a pas d’explosion, Toulouse reste abordable »
De même, alors que la Ville rose est la quatrième de France par sa population, elle ne se classe qu’en neuvième position pour les tarifs de son parc locatif : « Toulouse présente un niveau qui se rapproche davantage d’agglomérations de moindre taille, comme Nantes, Grenoble, Rennes, ou Bayonne », indique l’Observatoire des loyers toulousains. Dans son dernier baromètre,cet organisme indique que le loyer de marché médian (logements loués dans l’année) s’élève à 11,1 €/m² hors charges en 2018, en légère augmentation de 0,1 % sur un an.
Mais ce n’est pas parce que les prix y sont plus stables et moins chers qu’ailleurs qu’il est pour autant facile de louer à Toulouse. Ici aussi, c’est un sport de combat. Comme dans toutes les grandes métropoles, on compte en moyenne une dizaine de demandes pour chaque annonce et les visites sont accordées au compte gouttes. Si, et seulement si, le candidat remplit de nombreux critères. Selon un sondage Opinion Way réalisé l’an dernier, les trois étapes que les locataires jugent les plus difficiles sont de trouver un logement dont le loyer est trois fois inférieur au salaire (60 %), de payer la caution (40 %) et de disposer d’un garant (38 %). Bien que la plupart des embauches se font aujourd’hui en CDD, 88 % des locataires estiment qu’il est encore compliqué de louer sans être en CDI.
« Le logement devrait être une priorité lors des municipales »
Justificatif d’identité, de domicile, de revenus, d’imposition… La loi Alur a instauré une liste exhaustive des documents qu’un propriétaire est en droit de demander dans un dossier de location. Pour autant, les abus sont courants et les limites du respect de la vie privée souvent franchies. Et pour ceux qui passent par une agence immobilière, il faudra, de plus, s’acquitter de ses honoraires, qui atteignent 6 à 8 % du loyer. Ils étaient de 569 euros en moyenne pour l’année 2017 parmi les adhérents de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), numéro un du secteur en France.
Résultat, alors que les 45 000 places du parc social toulousain sont prises d’assaut — 80 % des Français y sont éligibles — nombreux sont ceux contraints de s’éloigner en périphérie pour se loger. « Ce qui accélère le phénomène de gentrification de la ville », fait remarquer l’association Droit au logement 31. Nul doute que le sujet sera un enjeu très politique dans les mois à venir : une étude de l’institut de sondage Elabe révèle que 78 % des Français « estiment que le logement devrait être une priorité lors des municipales ».
Sources : Observatoire local des loyers 2019 / Observatoire des loyers 2017-2018.
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