Ce mardi 4 mai, Toulouse Métropole a été sélectionné pour devenir territoire pilote du Plan national de lutte contre les logements vacants. L’objectif du dispositif : identifier les logements vacants et inciter les propriétaires à remettre leurs biens sur le marché grâce à des aides aux travaux.
Avec plus de trois millions de logements vacants en France, dont 200 000 dans le parc privé, la lutte contre le sans-abrisme, le mal logement et la spéculation immobilière passe par le retour de ces biens sur le marché. Ce mardi 4 mai, Toulouse Métropole a été sélectionné, avec 68 autres collectivités, pour devenir territoire pilote du Plan national de lutte contre les logements vacants. « C’est une reconnaissance du travail déjà fourni par la Métropole et la garantie d’un accompagnement pour la suite de notre stratégie. Ce plan nous permettra de renforcer notre politique d’identification des logements inoccupés et d’accompagner les propriétaires pour qu’ils les rénovent et les remettent à la location » se félicite Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole.
En effet, ce dispositif permet aux collectivités sélectionnées d’utiliser l’application numérique « zéro logement vacant ». Un logiciel qui facilite l’identification et la prise de contact avec les propriétaires de logements inoccupés, pour les inciter à remettre leurs biens sur le marché. Cet outil est complété par un crédit d’ingénierie géré par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) visant à financer des travaux éventuelles nécessaires pour les rendre de nouveau habitables. « Ce dispositif offre la possibilité d’étudier avec les propriétaires les possibilités existantes pour remettre leur bien sur le marché via des travaux de remise en état, une mise en location à vocation sociale voire un projet de vente. De nombreux dispositifs incitatifs existent mais nécessitent un accompagnement renforcé », précise Toulouse Métropole qui s’est engagée à déployer ces nouveaux services dans les prochaines semaines.
Une avancée positive mais insuffisante pour François Piquemal, conseiller municipal et métropolitain au sein de l’opposition. « Ce dispositif est intéressant pour remédier au problème des logements laissés inoccupés par de petits propriétaires qui ont des difficultés à réaliser des travaux. Mais il passe à côté du gros sujet qui consiste à combattre la spéculation immobilière et les groupes financier qui l’entretiennent », tempère l’élu qui appelle à un politique plus volontariste des collectivités locales.
« Selon l’Insee la ville de Toulouse comptait 8 % de logements vacants en 2017 contre 3,5 % en moyenne sur le reste du territoire. Et la situation continue de s’aggraver. Il existe pourtant des solutions concrètes qui ont été imaginées avant l’apparition de la Start-up nation et des applications censées résoudre tous les problèmes. Je pense notamment à la loi de réquisition qui a été mise en place en 1945 et qui été défendue par des personnalités qui ne sont pas nécessairement de gauche comme Jacques Chirac ou Charles de Gaulle. Des grandes métropoles européennes comme Barcelone ou Berlin y ont recours, nous devons nous en inspirer », ajoute François Piquemal avant de rappeler que la France compte toujours 300 000 personnes sans-abris. « Pour une personne qui dort à la rue, il y a dix logements vides. »
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