Face à une crise qui dure, la région Occitanie poursuit le déploiement de son plan Ader, dedié au soutien du secteur aéronautique et spatial. Fonds impulsion, Pass relance, Agence d’investissement et technocampus, la collectivité prend une part active dans la sauvegarde de cette filière.
Avec la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19 et le reconfinement, la crise économique joue le prolongations. Notamment dans la filière aéronautique, toujours freinée par la suspension d’une grande partie du trafic aérien. Face à cette situation, la région Occitanie, en partenariat avec la Chambre du Commerce et de l’industrie (CCI) régionale ainsi que le Groupement des industries françaises aéronautique, poursuit le déploiement de son plan de relance ADER 4, doté de 100 millions d’euros et adopté en juillet dernier.
« Cette crise est la plus grande que le secteur aéronautique ait jamais connu. Il est essentiel que la collectivité soit aux côtés des acteurs de cette filière, quelque soit leur taille. Il faut sauver l’ensemble de cette chaîne de production où chacun est indispensable et être prêts, sur le plan de la compétitivité, pour le rendez-vous de la relance », rappelle Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, qui définit trois axes prioritaires de l’action publique. La préservation de l’emploi et des compétences, le soutien à l’innovation, dans une optique de diversification et de transition écologique du tissu industriel, ainsi que le renforcement de la structuration financière des entreprises.
Bien que comptant pour une part importante de la chaîne de production aéronautique, notamment par la sous-traitance, les petites et moyennes entreprises industrielles passent parfois au travers des mailles du filet du plan de soutien national. Afin de pallier ce manque et de ne laisser aucun acteur sur la touche, la région déploie le Fonds impulsion, doté de 50 millions d’euros, à destination des PMI et Entreprises de taille intermédaire (ETI).
Grâce à des enveloppes allant jusqu’à 5 millions d’euros, ce dispositif permettra de consolider les ressources d’environ 25 entreprises clés, momentanément en difficulté. « 80 % d’un avion est fabriqué par des sous-traitants. Nous devons maintenir tous les maillons de la chaîne. On va se sauver ensemble », insiste Alain Di Crescenzo, président de la CCI Occitanie.
Afin d’accompagner la diversification de la production et de consolider la compétitivité des entreprises du secteur, la région va également lancer, dès le mois de décembre, un Pass relance aéronautique-aérospatial. Déployé jusqu’à la fin de l’année 2021 et « tant que le retour à la normale du marché ne sera pas pleinement opéré par la filière », ce plan s’adresse aux entreprises de moins de 500 salariés. Sur dossier, celles-ci pourront bénéficier d’une subvention d’investissement allant jusqu’à 60 000 euros, cumulable avec les autres dispositifs de soutien mis en place par la collectivité.
Toujours dans la logique de préserver l’emploi et les compétences sur son territoire, la région Occitanie a souhaité développer un outil de financement qui permette de consolider la structuration économique locale. Dès le début de l’année 2021, une Agence régionale des investissements stratégiques (Aris) aura pour mission de promouvoir les projets de diversification et de relocalisation industrielle.
Disposant de 30 millions d’euros, elle proposera une gamme de services sur un champ d’action allant de l’acquisition du foncier et de l’aide à l’immobilier jusqu’aux prêts et investissements. « La collectivité doit proposer des capitaux propres et robustes aux entreprises afin d’éviter que des fonds d’investissement prédateurs venus de l’autre bout du monde ne détruisent notre tissu industriel », argumente Carole Delga qui envisage, par le biais de cette agence, que la région prenne des participations dans certaines entreprises jugées stratégiques.
Par ailleurs, la Région va lancer un appel à manifestation d’intérêt (Ami), en partenariat avec le pôle Aerospace Valley, pour la réalisation de démonstrateurs d’aéronefs verts pour l’aviation légère. Une enveloppe de 10 millions d’euros sera consacrée à ce projet qui permettra de démontrer la faisabilité d’appareils décarbonés de petite capacité. Que ce soit en utilisant des moteurs électriques, hybrides ou fonctionnant à l’hydrogène.
« Car, oui, nous aurons toujours besoin d’avions. Des avions de nouvelle génération, plus verts, plus légers et moins polluants. Ils continueront à être ce trait d’union entre les peuples et les continents, symbole de la découverte d’autres horizons et, surtout, d’autres cultures », défend la présidente de la région Occitanie.
Enfin, l’Occitanie souhaite s’engager, sans attendre, dans la transition environnementale en se positionnant comme un territoire leader des nouvelles énergies. Pour cela, la Région travaille au lancement, en 2024 du plus grand centre européen de recherche dédié à l’hydrogène vert, sur le site de Francazal.
Accueillant des partenaires institutionnels comme le CNRS, l’Université de Toulouse, des laboratoires ou encore de grands groupes industriels tels Airbus ou Safran, ce technocampus qui s’étendra sur plus de 15 000 mètres carrés permettra de faire avancer la recherche fondamentale sur le sujet mais, également, de collaborer au développement d’applications industrielles. En premier lieu, celui des futurs moteurs à propulsion hydrogène qui équiperont les avions de demain. Un investissement dont le coût total est estimé, aujourd’hui, à près de 40 millions d’euros.
Commentaires