La chanteuse, autrice et compositrice toulousaine Suzanne Belaubre, qui vient de sortir l’album “DIY”, a plusieurs cordes à son arc. Quand elle ne cherche pas une nouvelle mélodie derrières son piano, elle croque le monde avec humour et simplicité. Pour la réouverture des bars et des lieux culturels, ce mercredi 19 mai, elle nous livre, d’un coup de crayon et au fil d’un petit texte, ses états d’âme avant de retrouver la scène.
« On y croit à peine, mais ça y est, on est bien le 19 Mai et c’est la réouverture. Il va être enfin possible de prendre un allongé à la terrasse d’un café lors d’un moment de pause, de le boire dans une grosse tasse blanche aux bords épais comme on n’a pas chez soi, sur une petite table lourde et ronde, et contempler ce que porte le vent. Ces conditions pourraient bien donner aux artistes l’envie d’écrire une chanson. Et cette chanson là ne sera pas condamnée à finir dans des écouteurs et sur des écrans, mais pourrait bien résonner entre les murs d’une salle de concerts, à l’occasion d’un vrai live puisque, aujourd’hui il sont à nouveau permis. À quoi ça va ressembler, ce public masqué ?
Est-ce que ça sera plus intimidant que lorsque l’on voyait depuis la scène les expressions malléables de l’auditoire ? Les gens qui n’osaient pas chanteront peut-être enfin les paroles, discrètement, sous le tissu… De toute façon il faudra se démasquer pour boire quelques lampées des vins de la carte, et lancer un sourire charmeur à ces jolis yeux, que l’on emmènerait bien au musée des Abattoirs… Tout cela est bien réjouissant, profitons-en. Même si pour les artistes, techniciens, patrons de bars, bref, tous ceux que la pandémie à relégué au rang de cigale non-nécessaire, l’impression d’un douloureux réveil après un long black-out va mettre un peu de temps à passer. »
Suzanne Belaubre
La rédaction
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