James Colomina, artiste de street art toulousain, a déposé deux nouvelles statues d’enfants dans des lieux emblématiques de Berlin. La première tente d’escalader ce qui reste du mur, la seconde fait face à l’oppression de la société actuelle.
L’artiste James Colomina, originaire de Toulouse, s’est rendu dans la capitale allemande pour y installer deux nouvelles structures : une sur la partie restante du mur de Berlin, l’autre sur un pylône situé à proximité des rails de métro qui traversent la ville. Cette dernière, un petit garçon âgé de 10 ans, a été retirée, car « elle perturbait la circulation des trains », déplore l’artiste : « De nuit, les conducteurs pensaient que c’était quelqu’un qui allait se jeter sur les voies ».
Équipé d’un masque à gaz, l’enfant symbolisait « l’oppression de la société actuelle et l’isolement subi à cause de l’épidémie de Covid-19 », commente le Toulousain. Sa disparition a provoqué « une espèce d’euphorie », poursuit-il : « Beaucoup d’habitants essaient de la retrouver. Certains m’ont même envoyé l’adresse des personnes qui l’ont retiré des pylônes. Nous allons essayer de la récupérer car je souhaite l’installer ailleurs. »
La deuxième structure, toujours présente, est une petite fille âgée d’environ 7 ans qui lutte pour escalader le mur de Berlin afin d’atteindre la partie Ouest de la ville. Elle s’appelle “Mandy”, en référence au prénom fréquemment utilisé par les habitants de l’Allemagne de l’Est durant la Seconde Guerre mondiale.
Cette jeune enfant symbolise la liberté et l’innocence. « Elle escalade le mur avec ce qu’elle a de plus cher, son nounours en peluche, pour tenter de rejoindre un monde meilleur », développe James Colomina. « Beaucoup de Berlinois m’ont envoyé des messages pour exprimer à quel point ils étaient touchés par cette œuvre », se réjouit-il.
James Colomina se dit très inspiré par Berlin. Une ville qui est, selon lui, « remplie d’histoire », puis « très riche au niveau artistique », avec de nombreuses œuvres de street art, inspirations musicales et de grands musées.
« Cette capitale dégage une énergie positive très inspirante. Je vais y retourner, je le sais. Nous avons clairement matché », plaisante l’artiste. Il compte d’ailleurs installer une autre structure sur le pylône où était assis le petit garçon au masque qui a été retiré. Plus bas cette fois-ci, pour éviter tout accident.
Alix Drouillat
Après avoir étudié le journalisme trois ans à Toulouse, Alix fait désormais partie de l’équipe du Journal Toulousain en parallèle de son cursus à l’ESJ Pro de Montpellier.
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