La Nothing Toulouse a remporté dimanche contre Paris son troisième titre de champion de France de roller derby. Une ascension qui est aussi celle de Tatiana Staciewinski, la capitaine.
Tatiana Staciewinski, capitaine de la Nothing Toulouse, triple championne de France. Crédit : Quentin MaraisTriple championne de France à 27 ans. C’est le prestigieux palmarès de Tatiana Staciewinski, pivot de la Nothing Toulouse, l’équipe de roller derby de la Ville rose. Dimanche 7 avril, les filles ont remporté leur troisième titre national en battant Paris au Gymnase de l’Hers (188-175). Au lendemain de ce nouveau sacre, Tatiana, conseillère funéraire à Toulouse, savoure encore : « J’ai vu mon équipe hyper forte mentalement. Il y a très peu de temps, on avait de sérieux doutes sur notre victoire ce weekend… »
Après un début de match compliqué, marqué par un écart encaissé d’entrée, les Toulousaines ont « eu beaucoup de mal à revenir ». « On l’a fait en grappillant petit à petit et on a gagné de 13 points, ce n’est rien ». Une remontée que Tatiana Staciewinski a vécu en tant que capitaine : « C’est mon équipe qui m’a élue. Au-delà de la responsabilité, cela fait toujours plaisir d’avoir la confiance de ses coéquipières. Rien que pour cela, on a envie de donner le meilleur. » Un leitmotiv qu’elle cultive depuis ses premières classes.
Tatiana Staciewinski a commencé le derby à Toulouse en 2011. Elle est arrivée dans la Ville rose pour poursuivre ses études, en provenance de Grenoble. « J’ai toujours fait du sport », explique-t-elle. Son culte pour le roller derby, elle le doit au film Bliss. « C’est clairement lui qui a apporté ce sport en Europe. Il existe depuis un moment aux États-Unis. J’ai vu ce film, et j’aime bien le côté un peu rock. » La capitaine de la Nothing Toulouse poursuit : « Ce sport mélange des compétences que j’ai développé dans mes deux sports.» Le « mélange parfait » entre ses dix ans de judo, et la pratique du patinage sur glace.
Depuis 2011, Tatiana Staciewinski a ainsi raflé trois fois la couronne nationale. Pour frapper à la porte de la sélection. « L’année dernière, j’ai participé à la Coupe du monde. Quand on est à fond dans un sport, porter le maillot de l’équipe de France, c’est ce qu’il y a de mieux » se réjouit encore la capitaine de la Nothing Toulouse. « C’est un objectif pour la plus grande partie des joueuses. C’est un rêve. » Devenu réalité. Et surtout permis par un tempérament de gagnante.
Tatiana Staciewinski ne s’y trompe pas : « Je suis vraiment portée par un esprit de compétition. Pour des personnes comme moi, qui se fixent des objectifs individuels et collectifs élevés, le roller derby plait aussi. » Une passion pour la victoire au moins aussi intense que la haine de la défaite. A tel point que lors du premier titre de 2017, « tout le monde pleurait de joie, c’était le gros kiff ». « La fin d’une série de quatre défaites face à Paris… C’était incroyable », se souvient la capitaine.
Après cette troisième victoire, les échéances arrivent vite. Dont une le 8 juin. « On part à Londres, affronter l’équipe A de la ville, qui fait partie des meilleures formations européennes », annonce Tatiana Staciewinski. Un match amical, hors championnat. Mais en capitaine est animée de la même gnaque. Celle qui est surnommée “Sweenie Odd”, en rapport avec le film “Fleet street” de Tim Burton, conclut : « Même s’il n’y a pas d’objectif, c’est un match à gagner ».
Quentin Marais
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