Ex vice-président de la TIC Valley*, Vincent Lemonde a mis sa carrière professionnelle en sommeil pour se confronter, pendant un an, « aux vraies choses de la vie ». Pour cela, il a tout quitté pour vivre une expérience hors du commun aux confins de la Namibie, dans le village de Kongonda.
Départ. « On a qu’une seule vie », et lui ne pouvait pas passer la sienne sans savoir ce que vivent les gens aux antipodes de notre confort occidental. C’est avec l’explorateur Stéphane Lévin qu’il découvre la Namibie lors d’une mission. Il y fait la connaissance des Himbas, peuple Bantou. Sa décision est prise, c’est dans ce village qu’il se retirera.
Adoption. « Au début, les villageois n’ont pas bien compris le sens de ma présence », mais c’est à force d’observation, de participation à la vie quotidienne, d’une intégration parfois difficile, qu’il s’est fondu dans la tribu, le chef Mutambo, allant jusqu’à dire qu’il l’a « adopté comme un fils ». Car si les différences sont criardes dans les premiers temps, Vincent a eu tôt fait de comprendre que tous, « nous faisons partie de la même entité, l’humain ! »
Apprentissage. Pourtant, il lui est plus ardu, lui, l’homme occidental, d’appréhender pleinement, « comme peuvent le faire les Himbas », des notions aussi simples que la famille, la nature… Ses nouveaux amis lui enseignent leurs traditions, ce à quoi ils croient, ce qu’ils défendent et protègent… bref, « toutes ces choses existentielles et auxquelles nous ne prêtons plus attention. Grâce à eux, je me sens plus vivant que jamais ! »
Mission. « Je pourrais parler des heures de tout ce que je vois et je ressens, c’est une expérience extraordinaire qui va changer ma vie ! » Et même s’il s’agit d’une démarche personnelle, Vincent Lemonde souhaite aujourd’hui porter le message des Himbas : « ils ont du mal à maintenir leurs traditions. » Pour plaider leur cause, un petit film tourné dans le village qu’il espère faire parvenir au gouvernement namibien.
Retour. Son voyage prendra fin en décembre 2015 et il confesse qu’il est « heureux de revenir ! » car le corps est mis à rude épreuve pour qui n’en a pas l’habitude. « Plusieurs fois j’ai pensé rentrer car je ne pouvais plus supporter la rudesse de leur vie mais je n’aurais plus cette chance, je veux donc en profiter au maximum. » Il racontera d’ailleurs ses tribulations dans un livre de photos auquel il s’attaquera dès son retour.
*Pépinière d’entreprises innovantes
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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