PRAGMATISME. Entreprise à but social, Les Toits de l’espoir accompagne les propriétaires dans leurs démarches auprès de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat afin de réhabiliter leur bien dégradé en logement social. Une aide précieuse qui a notamment permis à une propriétaire toulousaine de sortir de l’impasse dans laquelle elle se trouvait.
Qui dit mal-logement ne dit pas forcément propriétaire malintentionné. A priori, Sylvie Mourrejeau ne correspond, en effet, pas à cette définition. Cette Gersoise d’adoption, travaillant dans les assurances, accepte d’ailleurs bien volontiers de raconter les mésaventures qui l’ont conduit à laisser l’appartement qu’elle possède à Toulouse vacant pendant près de trois ans.
Née à Toulouse, c’est au milieu des années 1980, alors qu’elle commence à travailler, qu’elle se lance dans un premier achat immobilier à la Cité Amouroux. Un grand ensemble typique des années 1960 qui, comme tant d’autres, a vu affluer au fil des ans une population de plus en plus précaire.
«Je n’y ai vécu que très peu de temps puisqu’après avoir rencontré mon mari, je l’ai suivi dans le Gers. J’ai donc eu plusieurs locataires et la dernière en date, qui avait été placée là par le centre social du quartier, y est restée près de 20 ans. Ce que je peux dire, c’est qu’il y a des locataires qui entretiennent plus ou moins bien leur logement», euphémise-t-elle tant les photos prises une fois l’appartement libéré témoignent d’un état de délabrement total. «Sur la fin, les relations étaient compliquées, je lui ai demandé de quitter le logement afin de pouvoir le réhabiliter», poursuit la propriétaire.
Sauf que par manque de temps, d’argent et du fait de l’éloignement, Sylvie Mourrejeau ne trouve pas les ressources pour remettre aux normes son appartement : « Vu son état, je ne pouvais ni le vendre ni le louer. En revanche, je continuais de payer des charges fixes. »
Après presque trois ans de vacances, c’est grâce à une rencontre avec Wilfried Barathon, chargé d’opérations dans la région pour les Toits de l’Espoir, que la situation va se débloquer. «Nous sommes une entreprise à but socio-économique qui servons d’intermédiaire entre les propriétaires et l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH). Le but est de créer du logement social au sein du parc privé. Nous centralisons tous les aspects de la rénovation des biens anciens afin que les propriétaires ne se démotivent pas», explique ce dernier.
Ainsi pour l’appartement de la Cité Amouroux, c’est Wilfried Barathon, en lien avec Urbanis, bureau d’étude privé mandaté par Toulouse Métropole pour tout projet de ce type, qui s’est chargé du montage financier, de la maîtrise d’ouvrage, de la coordination des travaux et même de la location. C’est lui qui a assuré la visite du nouveau locataire éligible au logement social, M. Touati, entré dans les lieux en octobre dernier. «J’ai trouvé l’annonce sur le Bon Coin, connaissant les prix du marché toulousain, c’était inespéré de trouver un T3 entièrement remis à neuf pour 570 euros par mois», assure le jeune locataire. En effet, pour bénéficier des subventions de l’ANAH, le propriétaire s’engage à conventionner son bien en logement social ou très social pendant au minimum 9 ans. Au total, les aides obtenues par Sylvie Mourrejeau ont représenté 50% du montant final de l’opération estimé à près de 60 000 euros. «Cela reste un investissement important pour moi mais l’avantage est d’avoir été rassurée tout au long du projet grâce aux Toits de l’espoir, même pour le choix du locataire. Je sais qu’il n’a pas de CDI mais il est jeune, je lui fais confiance», lance Sylvie Mourrejeau.
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