La Région Occitanie a organisé les premières assises de la biodiversité. Une rencontre où les acteurs locaux ont travaillé à l’élaboration d’une feuille de route qui enrichira la stratégie pour la préservation de la biodiversité sur le territoire.
©Sébastien Pouchard« La nature ne crée rien qu’elle ne sache détruire par elle-même, et elle le crée pour tous. » Le biologiste Gilles Boeuf, professeur à l’université Pierre et Marie Curie de Paris, résume ainsi ce dont il faudrait s’inspirer pour s’assurer d’un futur plus radieux que celui qui nous est promis aujourd’hui. Dans cette optique, la Région Occitanie insiste sur la nécessité de préserver la biodiversité. Dans le cadre de sa stratégie en faveur de la protection des espèces animales et végétales, et des milieux naturels, la collectivité organisait cette semaine les premières assises régionales de la biodiversité.
300 participants, entreprises, collectivités, organismes publics ou associations, ont échangé pour isoler les premiers piliers d’une politique de maintien de la biodiversité sur le territoire occitan. « Les dernières inondations dans l’Aude, la canicule de cet été et bien d’autres signaux d’alerte doivent nous faire prendre conscience de l’urgence de la situation », a lancé Carole Delga, présidente de la Région.
« Nous devons stopper l’artificialisation des sols »
L’élue en appelle à la responsabilité de tous, agriculteurs, collectivités et citoyens : « Il faut que les Toulousains comprennent que densifier la ville est une nécessité. Il n’est plus possible de s’étaler en consommant du foncier agricole comme nous le faisons. Nous devons stopper l’artificialisation des sols », estime-t-elle. De même, il est impératif que les agriculteurs modifient leur modèle de production pour se diriger massivement vers l’agroécologie.
Et, bien sûr, que les citoyens consomment différemment, en privilégiant les circuits courts. Autant de pistes de réflexion abordées lors de ces assises de la biodiversité, dont la Région pourra s’emparer pour élaborer son programme d’actions qui devra être opérationnel en 2019.
Pour y parvenir, l’Occitanie a créé l’une des premières agences régionales de la biodiversité. « Il s’agit du bras armé de notre stratégie », développe Agnès Langevine, vice-présidente du Conseil régional, en charge de la transition écologique et énergétique, et de la biodiversité. Elle permettra l’amélioration des connaissances, notamment au travers d’un observatoire régional, la mise en relation des différents acteurs et l’accompagnement des porteurs de projets (collectivités, entreprises, associations…) par des appuis technique et administratif.
Le recueil des données sera confié aux acteurs partenaires et permettra aux collectivités et aux aménageurs de consulter des cartes de zonage sur lesquelles seront matérialisés les territoires à forte concentration de biodiversité. Mais ce catalogue des espèces présentes en Occitanie sera accessible à tout un chacun « car le but est aussi de sensibiliser les citoyens à leur préservation ». « C’est pour cela que nous veillerons à vulgariser le plus possible les enjeux et les données récoltées », précise Agnès Langevine. Ainsi, « la biodiversité, première victime du changement climatique, pourra en être également la solution pour enrayer le phénomène », conclut Carole Delga.
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