Sans électricité, les douches et les cafés sont froids, mais les rapports humains plus chaleureux…
Heureusement, nous sommes en été. Coline Païta et Olivier Payeur se sont lancés le pari fou de passer une semaine sans électricité, du 14 au 21 juillet dernier. Un site Internet, une page Facebook, quelques tracts et voilà qu’ils ont été suivis par une vingtaine d’allumés comme eux, dont la démarche n’est pas uniquement écologique : « D’une opération insolite et ludique, nous avons fait la critique de notre société de consommation, de ses excès, de son impact sur nos comportements et nos rythmes de vie », précise Olivier Payeur, ingénieur et artiste peintre à Toulouse.
Il s’agissait aussi de prendre conscience que le confort isole : « Coupez le courant dans un immeuble et les solidarités vont s’y reconstruire », lance l’homme de 40 ans, qui avoue être allé plusieurs fois demander un peu d’électricité à son voisin. Du pique-nique vide-frigo du premier jour jusqu’à l’apéro-bouffe de clôture, en passant par une soirée à la bougie, les participants à la semaine sans électricité ont tous été invités à vivre une aventure humaine.
Logiquement, les appareils d’éclairage, de cuisson, de refroidissement ou de chauffage leur ont fait cruellement défaut. Télévision, chaîne hifi ou sèche-cheveux… d’autres se sont révélés bien moins indispensables : « On se rend compte du superflu, qui n’est souvent là que pour combler un vide. Les choses basiques retrouvent toute leur importance », rapporte Coline Païta, assistante de direction à Toulouse, également à l’initiative de cette semaine frugale.
Elle a pu constater un changement radical de ses habitudes : « Je faisais tous les jours mon marché en prenant le temps de choisir chaque produit. Et le soir, au lieu de rester sur Internet, je sortais pour profiter des lumières de la ville… Sans courant, les heures s’écoulent différemment. »
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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