CONVICTIONS. Depuis trois ans, Marie Hélard est bénévole à l’association Disco Soupe Toulouse dont l’objectif est de lutter contre le gaspillage alimentaire. Militante depuis toujours pour la réduction des déchets, elle partage son engagement.
« Jeter des aliments en quantité pendant que d’autres meurent de faim est une honte », s’indigne Marie Hélard, pour qui la réduction des déchets est un leitmotiv du quotidien. C’est pour y remédier qu’elle s’est engagée dans l’association Disco Soupe Toulouse, dont les sessions de cuisines collectives visent à interpeler les participants sur le gaspillage alimentaire. Sur des stands éphémères, les bénévoles y découpent fruits et légumes rebuts ou invendus pour y concocter soupes, salades, jus et autres smoothies… Le tout en musique, d’où le nom du mouvement. « Cette manière joyeuse et ludique de militer me plaît », avoue la jeune femme, « Il est important pour moi de changer en positif quelque chose de dramatique ! »
Cette Montpelliéraine d’origine est depuis toujours sensibilisée à la problématique du gaspillage alimentaire et milite de longue date pour la cause qu’elle estime être « une véritable philosophie de vie, indissociable d’un mode spécifique de consommation.» «Toute petite déjà, mes parents nous ont toujours fait manger du bio et du local », se souvient-elle, avant d’ajouter «Ce modèle alimentaire était encore caricaturé, ma mère avait même la réputation d’être une mangeuse de graines. » Quant à Marie Hélard, ses camarades de classe pensaient qu’elle mangeait du polystyrène lorsqu’elle sortait sa boîte à goûter remplie de galettes de riz. Aujourd’hui encore, elle entend souvent que la réduction des déchets est une affaire de bobos, ce qui l’horripile.
« J’essaie de consommer moins que la moyenne »
Elle a donc suivi ce chemin tout tracé, et elle même dit s’être « radicalisée ». « Faire des efforts mais, en parallèle, continuer de faire les courses en supermarché, pour moi, c’est paradoxal. » Anticapitaliste convaincue, Marie Hélard ne souhaite pas entrer en confrontation mais tente d’expliquer autour d’elle qu’aller au marché le lundi et en grande surface le mardi n’est pas compatible, « c’est une question d’éthique ! » Une incompréhension qu’elle a d’ailleurs rencontrée à l’extrême mors de ses différents voyages : «J’ai vécu à Montréal où j’ai travaillé six mois dans une boutique bio. Là, les gérants conduisaient tous un 4×4 et mangeaient McDo. De même, les Canadiens prennent des douches d’une demi-heure et montent le chauffage à fond en ouvrant grand les fenêtres. Cherchez l’erreur ! » Au pays du caribou donc, la réduction de la consommation ne serait qu’un business pour Marie Hélard, déçue. Alors elle se fait un devoir de lutter pour les autres, de s’investir deux fois plus pour équilibrer les forces. Son rêve : s’installer à la campagne et vivre le plus possible en autonomie. «Construire ma maison en bois avec des panneaux solaires et un système de récupération d’eau, mais surtout… cultiver mon potager.» Et elle entend bien ne rien jeter de sa production, une philosophie fidèle à son association Disco Soupe.
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