DÉCLIC. Exit le plastique, les poches et le suremballage, Lucie Paimblanc, a décidé de mettre ses poubelles au régime sec en réduisant au maximum ses déchets.
Sur son frigo, un magnet “I love 0 déchet” donne le ton. Lucie Paimblanc ouvre la porte et saisit un céleri-rave pour le repas du soir. Dans les compartiments, des boîtes en verre et en plastique réutilisables et une tarte posée sur une plaque de silicone. Au-dessus de la table de la salle à manger, des bocaux remplis de riz, pâtes, sucre, farine et céréales. Bienvenue dans le garde-manger d’une Toulousaine adepte du zéro déchet.
«Cela fait un peu plus de neuf mois que je suis engagée dans cette démarche, j’ai eu le déclic en regardant une vidéo de Lauren Singer. Elle a mon âge, vit à New York. Malgré sa démarche écolo, elle s’est rendu compte de sa dépendance au plastique», explique Lucie Paimblanc. Ce témoignage résonne avec son propre parcours. Depuis 2011, la jeune Toulousaine ne va quasiment plus au supermarché. «Mes légumes proviennent d’une association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) et je fais la majorité des courses au marché. Mais je devais néanmoins compléter avec des produits de base emballés», explique-t-elle.
Elle se lance donc le défi d’aller plus loin. «Mon but n’est pas non plus de faire tenir quatre ans de déchets dans un bocal en verre comme Béa Johnson (une des pionnières du zéro déchet, ndlr). Elle est assez radicale, elle va jusqu’à demander à ses invités de repartir avec leur chewing-gum, ce n’est pas ma conception.» Lucie Paimblanc décide d’ouvrir son blog “Je deviens écolo” et de détailler sa démarche étape par étape.
Son premier pas : composter. «Un tiers de notre poubelle est composée de déchets organiques, ce simple geste permet déjà de la réduire de façon conséquente», poursuit-elle en découpant son céleri. Lucie Paimblanc ouvre le bac de son congélateur, saisit un grand sac plastique rempli d’épluchures et y glisse les rebuts. «Je les mets au frais pour éviter qu’elles ne sentent mauvais.» Vivant en appartement, elle ne dispose en effet pas d’un composteur sur son balcon. Toutes les semaines, elle dépose donc ses déchets verts dans les composteurs collectifs mis à disposition par la mairie de Toulouse au Jardin des Plantes et au Grand Rond.
Autre étape : éviter les emballages au moment des courses. «La clé c’est l’anticipation. Je prends toujours plus de contenants que nécessaire, j’évite donc d’acheter des sachets supplémentaires», conseille-t-elle en replaçant le céleri rave au frais et en saisissant des sacs en toile de différentes tailles. Elle y glisse des bocaux, des contenants en plastique et une boîte à œuf, puis enfourche son vélo direction l’épicerie Ceci et Cela. Ici, tout se vend en vrac : riz, pâtes, graines, en passant par les produits d’entretien, le papier toilette ou encore le beurre à la découpe. Les jus, les conserves ou les yaourts sont consignés. Chez les autres commerçants, Lucie Paimblanc doit expliquer sa démarche. «Ça me stresse toujours un peu de refuser le papier autour du fromage ou de la viande, le commerçant doit faire la tare avec ma boîte. Au marché, s’il y a du monde, certains râlent un peu, mais je suis globalement bien reçue», explique-t-elle.
Lucie Paimblanc a aussi remplacé les bouteilles en plastique par une jolie gourde, les disques à démaquiller par des cotons lavables, elle fabrique son propre dentifrice et emporte toujours sa serviette en tissu au restaurant. Même les croquettes du chat sont achetées en vrac.
Son compagnon Sébastien s’est laissé embarquer dans l’aventure. «Je suis conscient des enjeux écologiques mais j’avais tendance à procrastiner en me disant que c’était compliqué. Lucie a été mon déclic. Aujourd’hui, je me prends au jeu, je refuse les sacs et je me suis documenté sur les plastiques qui se recyclent ou non.»
Et les résultats sont là. Ce couple sort désormais sa poubelle de cuisine une fois par mois contre plusieurs fois par semaine voilà quelques mois. Une démarche individuelle, qui, selon Sébastien, peut apporter beaucoup au collectif : « Quand on sait ce que coûte la collecte des déchets pour une commune, je pense que mener de telles actions, c’est aussi permettre à la société de réaliser des économies », conclut Sébastien.
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