Le samedi 13 avril 2019, la Ville rose sera la “capitale des Gilets jaunes”. A l’occasion de cet appel national, des grandes figures du mouvement se rendront à Toulouse pour manifester. Du coté des commerçants, fragilisés par une vingtaine de week-ends de manifestations, certains réfléchissent à des mesures de précaution.
“Rendez-vous le 13 avril”. Le message, tagué lors de l’acte XXI sur la vitrine de Zara, rue d’Alsace-Lorraine, est plutôt clair. Protégée par la présence quotidienne d’un agent de sécurité, la franchise de prêt à porter n’a pourtant pas prévu de mesures particulières pour l’occasion. Mais ce n’est pas le cas de l’autre côté du trottoir. Chez Swarovski, dont la vitrine a déjà été la cible de casseurs il y a deux mois, le personnel a prévu du renfort. «On appréhende un peu, comme tous les weekends en fait. Suite aux casses des dernières semaines, nous avons engagé un vigile tous les samedis. Ce week-end, deux agents de sécurité seront présents», explique Delphine, employée dans cette bijouterie. Commerçante dans la rue Saint-Rome, Raina appréhende le 13 avril depuis quelques semaines déjà. Alors, à quelques jours de l’appel national, la pression monte : «Ce samedi, je le sens mal. Je suis sûre que ça va être la guerre. Mais on ne prendra pas de risques. S’il y a trop de débordements, on ferme.»
Si certains commerçants s’inquiètent de l’annonce de ce rassemblement de grand ampleur, d’autres semblent être entrés dans une véritable routine. Entre deux soupirs, une employée de bijouterie déclare : «Comme tous les samedis, il faudra s’adapter. Nous baisserons la grille si besoin. Mais nous n’avons pas pris de mesures particulières pour cette date.» Quelques pas plus loin, à Pronovias, enseigne particulièrement exposée aux dégradations, une vendeuse explique : «Pour le moment nous n’avons pas pris de décision. Nous sommes toujours en discussions avec le siège à ce sujet, et nous attendons de recevoir les consignes du maire. Par ailleurs, nous demandons en ce moment des devis pour barricader le magasin.» La question reste donc en suspend pour la plupart des commerçants, partagés entre le ras-le bol et la peur d’être touchés par les échauffourées qui surviennent bien souvent en fin de manifestation des Gilets jaunes.
Kenza Gros Desormeaux
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires