Un an après les coronapistes, les aménagements cyclables sont-ils en diminution à Toulouse ?
Un an après le déconfinement du printemps 2020 et l’apparition des coronapistes, Toulouse serait la seule grande métropole française où le nombre de kilomètres d’aménagements cyclables a diminué selon l’application GeoVelo. Explications.

Souvenez-vous, au mois de mai 2020, le vélo devenait la star du déconfinement avec l’apparition des coronapistes, ces aménagements dits tactiques, destinés à favoriser sa pratique. Un an plus tard, l’application de calcul d’itinéraires GeoVelo dresse le bilan de ces aménagements temporaires ou pérennes dans les 10 principales métropoles françaises.
41 kilomètres d’aménagements cyclables en moins à Toulouse
Et le constat est sans appel. En une année, ce sont au total 7300 km de nouveaux aménagements qui ont vu le jour. Soit près de deux fois plus que sur la même période entre 2019 et 2020. Pour autant, toutes les villes ne sont pas logées à la même enseigne. En effet, lorsque l’on regarde l’étude de GeoVelo dans le détail, si Toulouse Metropole se classe au quatrième rang en nombre total de kilomètres d’aménagements cyclables, elle est aussi la seule à avoir vu ce chiffre diminuer depuis l’an dernier.
“Avec ses 1326 km d’aménagements dédiés, les cyclistes ont de quoi se déplacer sereinement dans la ville rose. Néanmoins, l’année écoulée n’a pas été marquée par une croissance notable en termes d’aménagements en faveur du vélo, ces derniers ayant même perdu 41 km, du fait du dé-référencement de certains”, indique le bilan de GeoVelo.
Standardisation de la définition d’un aménagement cyclable
Alors la place faite au vélo diminuerait-elle dans la Ville Rose ? “Toulouse est en effet un cas particulier dans notre étude. Mais il faut bien faire la nuance. Cette baisse n’est pas due à des suppressions d’aménagements mais au dé-référencement de certains. Il s’agit notamment de voies vertes pas assez larges ou dans lesquelles les espaces piétons et vélo ne sont pas clairement séparés, comme par exemple le long de la Garonne. Des travaux sont en cours pour créer des standards à l’échelle nationale et uniformiser la définition d’un aménagement cyclable. Certains qui pouvaient être considérés comme tels sont aujourd’hui déclassés”, explique Antoine Laporte Weywada, directeur du développement chez Geovelo.
Une diminution qui peut aussi s’expliquer par la méthode utilisée par GeoVelo pour établir ses données. “Nous nous appuyons sur la cartographie collaborative Open street map, la plus à jour et la plus pertinente, qui fonctionne sur le même modèle que Wikipedia, grâce aux apports de la communauté. Peut-être que cette communauté était particulièrement active à Toulouse et qu’elle avait surestimé certains aménagements”, poursuit Antoine Laporte Weywada.
Un partenariat entre GeoVelo et Tisséo pour aller plus loin
Alors que les associations toulousaines pro-vélo épinglent régulièrement la mairie de Toulouse sur son manque de volontarisme en terme de développement de pistes cyclables, le directeur du développement de Geovelo assure toutefois que Toulouse est en bonne voie. Un partenariat a ainsi été noué en janvier dernier entre l’application et Tisséo pour mieux comprendre les attentes et pratiques des cyclistes. “Toulouse est en train de s’armer pour avoir accès à de l’open data plus précis. Il faut encore travailler pour uniformiser nos données et affiner la standardisation d’un aménagement cyclable”, avance Antoine Laporte Weywada. Quoi qu’il en soit, une chose est sure selon ce dernier : “c’est bien par le déploiement de nouveaux aménagements que l’usage du vélo peut continuer à progresser, et non l’inverse”.
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