La mairie de Toulouse a présenté, le 30 juin dernier, le bilan de ses projets engagés sur le secteur ouest et sud-ouest de la ville. Le Journal Toulousain donne la parole à l’opposition et aux comités de quartier.
Jean-Luc Moudenc a souhaité “sécuriser le quotidien” des Toulousaines et des Toulousains en augmentant les effectifs de la police nationale (111 agents supplémentaires d’ici fin 2021), et avec la “présence accrue des équipages de police municipale sur des sites identifiés comme posant des problématiques de tranquillité publique” pour les habitants (comme les berges de la Garonne et la place de la République, par exemple, sur la Rive gauche).
La municipalité a ainsi “renforcé la présence de la police municipale aux abords de Patte d’Oie” (secteur 2, Rive gauche).
Elle a également fait en sorte de “faciliter la relation entre les policiers municipaux et les habitants”, en expérimentant l’installation de permanences de la police municipale dans les quartiers. C’est le cas à Saint-Simon (et à Borderouge également), sur le secteur 6.
Christophe Sibertin Blanc, président du comité de quartier Ancely Arènes romaines (A.D.E.Q.V.A.A.R), a constaté “une présence un peu plus forte, effectivement, de la police dans le quartier. La résidence Ancely est un point de deal, et cela doit contribuer à rassurer les habitants”.
François Piquemal, conseiller municipal d’Archipel citoyen, pointe du doigt la grève menée par les policiers municipaux : “La maltraitance envers les agents est flagrante, ils ne disposent pas de locaux adéquats, touchent des retraites très basses et veulent faire reconnaitre la pénibilité de leur travail”. Selon lui, les permanences relais mises en place par la mairie “ne suffisent pas en terme d’implantation locale de la police”.
La mairie a fait part de son souhait “d’intégrer et sécuriser la circulation des vélos” avec des aménagements spécifiques, comme l’expérimentation d’une voie cyclable centrale, allées Maurice Sarraut, entre Arènes et Patte d’Oie, et la construction d’une passerelle sur le Touch, entre la Barigoude et Saint-Martin du Touch, pour relier le quartier de Lardenne à la zone d’activités d’Airbus : “Cet équipement a nécessité l’investissement d’environ 1,1 million d’euro. Cette passerelle d’une longueur de 40 mètres, offrant un accès direct à la gare de Saint-Martin, permet de raccourcir le tracé de plusieurs kilomètres pour les cyclistes”, avance la municipalité, qui a “doublé le budget alloué aux aménagements cyclables pour tout le territoire”.
Dans le secteur ouest de Toulouse, la question de l’aménagement de la coulée verte le long du Touch est une revendication ancienne, confie Christophe Sibertin Blanc : “Ça fait longtemps qu’on en parle, il semble que des travaux vont être faits mais nous n’avons pas de calendrier”.
Pour François Piquemal, la Ville a annoncé 20 millions par an sur 5 ans sur la question des déplacements doux, alors qu’il “aurait fallu 40 millions d’euros par an sur 10 ans : c’est une sous-dotation” de la majorité, qu’il estime
imprudente d’avoir surinvesti sur la 3e ligne de métro au détriment de l’investissement “dans les bus, le tramway, les pistes cyclables et l’étoile ferroviaire”.
Le conseiller d’opposition pointe du doigt le “surinvestissement dans le nouvel équipement du Parc des Expos Meett, qui paraît surdimensionné”, le “peu de mesures concrètes prises par la majorité municipale concernant les ravages du changement climatique ou le maintien de l’emploi”, et la “brutalisation claire et nette vis-à-vis des associations ou structures vues comme alternatives à la politique de M. Moudenc, avec par exemple, la fermeture du pavillon Mazart, de Mix’art Myrys, de la fête foraine de Saint-Michel”.
Côté équipements, la municipalité met en avant la rénovation de la piscine Alban-Minville (entre Reynerie et Bellefontaine). François Piquemal regrette que Toulouse soit “sous-dotée en matière de piscines municipales” et le “gâchis de la piscine Ancely laissée à l’abandon”.
Après l’ouverture de l’école primaire Fleurance à Saint-Martin-du-Touch, la mairie de Toulouse a pour objectif de réaliser “un équipement public mutualisé intégrant un espace de vie sociale et une salle associative avec des bureaux à destination des habitants”, financé à hauteur de 750 000€ par la municipalité ; et d’implanter commerces, maison de santé et logements à l’horizon 2024.
Christophe Sibertin Blanc souligne une forte demande des habitants du quartier Ancely, concernant l’agrandissement de l’école maternelle : “Elle est surpeuplée ; selon la mairie, ça devrait se faire, mais on ne sait pas quand. Encore une fois, nous n’avons pas de calendrier”. Selon lui, Jean-Jacques Bolzan, le maire de quartier, est “assez engagé mais nous restons dans des déclarations d’intentions”. Autre demande qui n’a pas reçu de réponse : la question d’un équipement collectif. “Il n’y a aucun équipement sportif dans le quartier”, déplore Christophe Sibertin Blanc. “Ça s’est construit à tout va dans ce secteur de Toulouse, mais il reste un terrain sur lequel il pourrait y avoir un équipement collectif. C’est un terrain de 2400 m2 à côté du Drive de Carrefour. On a demandé à ce que la mairie l’achète, qu’elle en fasse l’acquisition foncière. Il y a des perspectives, car on n’a pas eu de refus. La mairie n’a pas fermé la porte mais on n’en sait pas plus”.
Selon Christophe Sibertin Blanc, “il n’y a pas eu de commission de quartier depuis un an, depuis l’élection de la nouvelle équipe municipale, et pas de réunion publique pour parler du quartier”, la dernière réunion ayant eu pour sujet la 3e ligne de métro. Mais l’une des problématiques de ce secteur concerne les nuisances sonores dues à l’hélistation du samu de Purpan : “On observe une recrudescence des vols qui rasent les maisons, et un ras le bol généralisé de la part des habitants. Les hélicoptères ne respectent pas le trajet qu’ils devraient prendre pour arriver et quitter la plateforme. Cela entraîne une déqualification du quartier, et les gens qui en ont les moyens déménagent à cause de ces nuisances sonores, qui sont un problème de santé publique. Bien que cela dépende difficilement de la mairie, elle pourrait s’engager sur ce sujet étant donné que le président de Toulouse Métropole est également président du conseil de surveillance de l’hôpital”.
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