Les adhérents haut-garonnais du parti Les Républicains sont appelés, ce week-end, à élire leur nouveau président. La sortante Laurence Arribagé affrontera le vice-président de Toulouse Métropole Michel Aujoulat, dans un duel à couteaux tirés.
Laurence Arribagé et Michel AujoulatCette fois, les jeux ne sont pas faits pour Laurence Arribagé. Contrairement à l’été 2015, lorsqu’elle avait remplacé Jean-Luc Moudenc à la tête du parti Les Républicains en Haute-Garonne par un vote à main levée. Ou comme en février 2016, lors du renouvellement de son mandat, sans aucun adversaire sur sa route.
« J’ai été élue en proposant un pacte de confiance aux adhérents. J’ai tenu 100% de mes engagements. Aujourd’hui, je suis la candidate de l’unité et du rassemblement », assure celle qui
aura affaire le week-end prochain à Michel Aujoulat, vice-président de Toulouse Métropole. Un représentant de la ligne Wauquiez, qui, après avoir dirigé le RPR haut-garonnais dans les années 1990, veut reprendre du service : « Nous ne nous faisons plus respecter. Il n’y a pas de plan pour les municipales et aucun suivi de nos militants », déplore-t-il.
Le candidat vient de recevoir l’appui de Nicolas Bonleux, qui s’est désisté en sa faveur après s’être porté candidat en juillet dernier. Restauration de l’autorité de l’État, lutte contre les communautarismes, Europe forte et réduite aux pays les plus engagés… Ce cadre dirigeant dans l’aéronautique et ancien candidat aux Législatives porte lui aussi les idées de Laurent Wauquiez. Pour lui, « l’union ne peut se faire qu’autour d’une ligne claire, ce que n’a pas Laurence Arribagé ». Lui et Michel Aujoulat reprochent également à la sortante de ne pas avoir soutenu l’actuel président de LR au moment de son élection, de ne pas avoir su garder sa troisième circonscription de Haute-Garonne et de ne pas avoir su gérer la débâcle de 2017…
Depuis ce dernier scrutin, qui a rebattu les cartes de l’échiquier politique national, les fédérations départementales des ”anciens partis” font entendre beaucoup de voix discordantes. LR31, qui a vu partir récemment bon nombre de ses cadres, à commencer par Xavier Spanghero, David Gerson ou Roger Savoye, n’échappe pas à la règle. Et les nouvelles têtes sont rares. Pour le politologue toulousain Stéphane Beaumont, « avec Michel Aujoulat et Nicolas Bonleux, des vieux de la vieille, Laurent Wauquiez ne fait pas le choix de la nouveauté ! » « Il n’a pas réussi à imposer un jeune qui renouvelle le militantisme de Les Republicains. De son côté, Laurence Arribagé a quelque chose à prouver en tant que fédératrice, en se situant peut-être dans une ligne plus macroniste. Elle essaye de faire un mélange heureux des différentes tendances, de Wauquiez à Pécresse, en passant par Bertrand », estime l’expert. Quel que soit le vainqueur dimanche, le politologue ajoute que LR devra rapidement clarifier sa ligne s’il ne veut pas perdre les prochains scrutins contre LREM.
Par vote électronique, le premier tour se déroula de 13 heures à 18 heures le vendredi 12, le deuxième de 13 heures à 20 heures le samedi 13 et de 14 à 18 heures le dimanche 14. Le dépouillement aura lieu à Paris.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires