Engagement. Disponibilité, écoute, partage et don de soi, voilà comment elle définit la politique. Cette Balmanaise d’adoption, aujourd’hui première adjointe de la ville sous l’étiquette UDI, tient à se tenir loin des « guerres de partis » et privilégie le terrain à la bureaucratie.
Gerçoise de naissance, à Condom plus précisément, la ville n’est pas l’élément dans lequel évolue le mieux Sophie Lamant… et pour preuve, elle tournera de longues minutes avant de trouver le Commissariat de police tout près duquel se situe la rédaction du Journal Toulousain, pour enfin arriver à notre rendez-vous. « Vous savez, moi, sortie de ma campagne… » Ironise-t-elle lorsqu’elle passe enfin la porte de notre local, sourire aux lèvres. Et c’est bien pour cette raison qu’elle s’est installée à Balma il y a 16 ans : « Je voulais rester proche de Toulouse sans habiter en ville. Balma était donc le bon compromis et me rappelle mon Gers natal ! » Elle a pourtant goûté à la vie citadine durant ses études de gestion, puis de prothésiste dentaire, pour lesquelles elle quitte la quiétude rurale. Et la politique dans tout ça me direz-vous ? Elle y est tombée dedans dès son enfance ! Et même si elle la met entre parenthèses le temps de passer ses diplômes, elle n’est jamais bien loin : « A 17 ans, je me suis engagée au Parti Républicain de François Léotard pour lequel j’étais sympathisante. Ce sont mes parents, et particulièrement ma mère, qui m’ont initiée à la politique et aux idées du PR », précise-t-elle, une pointe de reconnaissance dans le regard. Effectivement, sa mère a honoré trois mandats d’adjointe au maire de Condom et « elle m’a transmis sa philosophie politique qui est celle du don de soi. Dans les petites villes c’est ça l’important et non l’étiquette d’un parti. » Pour elle la politique se résume ainsi : l’humanisme et l’écoute au service d’une commune.
« L’égo tue la politique »
Ces valeurs qui lui sont chères, elle en parle mais elle les met également en application : « Lorsque je me suis un peu éloignée de la politique, je me suis occupée d’associations car au final je pratique la politique comme je mène ma vie. Je pense que chacun devrait donner de son temps pour la communauté ! » C’est sa rencontre avec Vincent Terrail-Novès, en 2008, qui lui remettra finalement le pied à l’étrier. « J’ai eu un déclic. Quelque chose en lui m’a redonné l’envie de l’engagement », explique-t-elle, enthousiasmée par ses propres paroles. Et lorsque nous lui demandons de préciser, elle ne tarie pas d’éloge sur celui qui est aujourd’hui le maire de Balma : « j’aime son aptitude à écouter, son esprit d’entreprise, sa vivacité et son amour des gens, qu’il distribue sans tri. » Pourtant Sophie Lamant a été investie par l’UDI quand ce dernier l’a été par l’UMP. Mais peu importe, « nous n’avons que faire des guerres de partis et, considérant que l’égo tue la politique, nous œuvrons plutôt pour une construction cohérente de Balma. » La première adjointe au maire revendique ainsi sa liberté et ne souhaite pas que son encartement au Parti Radical Valoisien ne devienne une contrainte. « Je n’aime pas que l’on me dicte ce que je dois faire, que l’on m’impose des positionnements. Je ne veux pas m’enfermer dans un parti, je veux simplement faire partager mes idées, qui certes, sont communes à celles de l’UDI », argumente-t-elle, la mine résolue. Et pour elle, les Balmanais ne s’y sont pas trompés lors des dernières municipales. Il s’agit là « de la récompense d’un travail de tous les jours. J’adore me trouver sur le terrain, c’est mon véritable moteur. » Et se lever le matin pour enchaîner le porte-à-porte ou déambuler dans les marchés à la rencontre de potentiels électeurs ne lui fait pas peur.
« Je zappe ! Je positive et j’excuse la bêtise ! »
Rêveuse, elle repense à cette campagne municipale qu’il a fallu mener et c’est enjouée, qu’elle revient sur les attaques dont elle a fait l’objet : « Je zappe ! Je positive et j’excuse la bêtise ! » Elle pense même que c’est là la force d’une femme politique. C’est au bord du rire -qu’elle lance après avoir précisé qu’elle se ferait sûrement chahuter- : « la vision d’une femme est parfois plus juste, elles ne sont pas dupes et se tiennent aux décisions qu’elles ont prises ! » De là à dire qu’il est plus facile de faire changer d’avis un homme… Mais alors les femmes seraient-elles plus fiables en politique que les hommes ? « Je dis simplement que nous sommes plus persévérantes et plus lucides. C’est certainement des réminiscences de l’éducation de nos enfants ! » D’ailleurs, entre ses responsabilités politiques, ses deux « ados » et son laboratoire de prothèses dentaires ouvert il y a 25 ans, Sophie Lamant n’a pas une seconde, mais elle ne se plaint pas, bien au contraire : « Je m’ennuie vite, j’ai besoin d’une activité constante pour m’épanouir. » Mais six ans de mandat municipal entameront-ils l’enthousiasme de la première adjointe de Balma ? « Je ne sais pas », répond-elle, « donner toute son énergie pour sa commune est épuisant. Dans tous les cas je continuerai à m’investir à Balma, par n’importe quel moyen ! »
3 années phares :
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