ENVIE. Ancienne responsable marketing chez L’Oréal, enseignante à TBS, créatrice d’une entreprise d’insertion par l’économie, l’élue en charge de l’Économie Sociale et Solidaire multiplie également les engagements associatifs. Une femme pleinement engagée dans la vie de cité.
Elle est officiellement à la retraite depuis peu, mais prononcer le terme semble lui coûter encore légèrement. Il suffit en effet de passer un moment avec Nicole Miquel-Belaud pour comprendre que l’inaction n’est pas dans les gènes de celle qui arbore à sa veste les insignes de chevalier de la Légion d’honneur décernés en 2011. « Je suis présidente de beaucoup de choses, s’amuse-t-elle. Ce n’est pas que je recherche le pouvoir, je n’aime pas les titres ni la hiérarchie, mais quand on me demande, j’y vais si je pense que je peux apporter ». Visiblement, on lui demande souvent. Si elle vient de quitter son poste de gouverneur du Lion’s Club, elle est encore à la tête des associations France / États-Unis et des anciens de l’IEP Paris et s’implique également dans certains pays à titre personnel. « J’ai toujours fait plusieurs choses en même temps, je travaille vite », avance Nicole Miquel-Belaud avec un mélange de fierté et d’espièglerie. Après ses études à Sciences-Po Paris, elle se dirige comme une évidence vers la fonction publique puis bifurque vers une voie qu’elle pensait ne jamais emprunter ; celle de son père, pionnier du marketing dans les années 50. Et dans le privé de surcroît ! « Mes frères et moi disions qu’on ne ferait jamais de marketing et on est tous dedans. J’en ai eu marre du temps de l’administration que je retrouve à la Mairie d’ailleurs, alors j’ai candidaté chez L’Oréal ». Elle y passera 10 ans, découvrant la dureté d’un monde aux relations humaines peu développées et la course aux parts de marché. « C’était chaud ! », souffle-t-elle les yeux brillants.
« Faites quelque chose, même une goutte d’eau. Moi je suis très fière d’être une goutte d’eau »
L’élue ne pensait jamais non plus enseigner avant la proposition de l’actuelle TBS d’intervenir auprès des étudiants à son arrivée à Toulouse en 1982, du fait d’une mutation de son mari. Elle le fit pourtant avec passion jusqu’au 1er janvier dernier. C’est durant cette période qu’elle ajoutera une autre corde à son arc. Une casquette qui lui tient à cœur, celle de présidente-fondatrice d’Envie, entreprise d’insertion par l’économie créée il y a 15 ans et qui connaît une belle réussite. Une aventure qui en dit long sur sa génitrice : une hyperactive guidée par les rencontres et les opportunités, à cheval entre le monde de l’entreprise et le social, la performance et l’humain. Inclassable donc, celle qui abhorre le côté « pays d’assistés » de la France assure dans le même temps que « chaque humain n’est pas né pour gagner de l’argent et fonder une famille » et approuve les prises de position d’Emmanuel Macron. Au sujet de l’Économie Sociale et Solidaire, un de ses domaines d’action à la Mairie, elle n’hésite pas à parler de business plan et d’autonomie financière. « Certains me prennent pour le diable avec cette façon de parler, mais il n’y a pas deux économies séparées. Ce sont juste les finalités de l’ESS qui diffèrent », estime Nicole Miquel-Belaud. En 2014, malgré les réticences de son entourage, la fonceuse accepte de rejoindre Jean-Luc Moudenc, un homme avec lequel elle sait qu’elle n’aura pas à trahir sa volonté d’indépendance. Car la politique a toujours été présente dans sa vie. Fanatique du Général de Gaulle et de son discours de Phnom Penh sur la libre détermination des peuples, elle fut durant ses études présidente du Rassemblement des Étudiants pour la Participation. « C’est l’homme qui a dit non, justifie-t-elle. Je suis une idéaliste, il y en a marre que les gens râlent, bougez-vous,».
3 années phares :
1967 : intègre l’école Alsacienne, lycée pilote à Paris.
1977 : devient responsable marketing chez L’Oréal
2000 : crée Envie, entreprise d’insertion par l’économie
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