[Politic portrait] Julie Escudier La politique dans le sang
Droit. Si elle baigne dans la politique depuis l’enfance, Julie Escudier a pris son temps pour se lancer dans le grand bain et suivre sa propre voie. Depuis près d’un an, la conseillère municipale, maire du quartier Capitole, Arnaud-Bernard, Carmes avance avec l’intérêt général en guise de fil conducteur.
Avocate, comme son père, conseillère municipale, comme son père du temps de Dominique Baudis, Philippe Douste-Blazy et déjà Jean-Luc Moudenc… En regardant de loin le parcours de Julie Escudier, il est aisé de penser que la voix était toute tracée pour cette Toulousaine de naissance. En vérité, la jeune femme a souvent préféré s’imposer des détours afin d’affirmer sa propre identité. Ce fut notamment le cas pour la thèse qu’elle a effectué sur le statut des femmes dans les droits maghrébins. « Le sujet me passionne, mais c’était aussi une manière de me démarquer dans un domaine qui n’était pas le sien. C’est le fil conducteur de ma vie : faire ma propre voie. Mon père a toujours été considéré comme un homme juste et loyal donc ça n’a jamais été un souci de passer derrière lui, mais j’ai redoublé d’efforts pour faire mes preuves », assure-t-elle sans s’agacer une seconde de la comparaison. Pour sa thèse, Julie Escudier a ainsi passé plusieurs mois au Maroc, hébergée chez une militante du droit des femmes et mettant à profit son séjour pour donner un coup de main dans une coopérative d’arganier tout en nourrissant sa réflexion sur les interactions entre le droit et la société : « c’est un modèle patriarcal très intéressant à interroger. Est-ce le droit qui fait évoluer une société ou l’inverse? C’est le genre de question qui m’anime. Dans tout ce que j’entreprends, j’essaie d’avoir une vision globale, je n’aime pas quand les choses sont trop verticales ». Il faut dire qu’entre un père engagé politiquement et une mère psychologue, très impliquée dans le monde associatif, l’avocate spécialisée dans le droit de la famille grandit dans un milieu où la parole est libre, la discussion ouverte et toujours dirigée vers l’intérêt général.
« Je ne suis pas quelqu’un de clivant »
Après avoir milité dans le mouvement de jeunesse de la droite locale durant ses études, Julie Escudier prendra un peu de recul le temps de mettre en place sa carrière et de fonder une famille, mais la politique n’est jamais très loin et elle revient sonner à la porte au moment des municipales en 2014. « Il y a tellement de travail à faire pour restaurer les liens entre les citoyens et les politiques, mais aussi entre les citoyens eux-mêmes que j’ai eu une grosse réflexion avant de me lancer », avoue la docteur en droit. Modestement, elle conclut finalement qu’elle peut apporter sa pierre à l’édifice et là voilà depuis près d’un an conseillère municipale, membre du Comité consultatif égalité hommes-femmes et vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de la Cohésion sociale. Autant de domaines d’intérêts qui suffiraient à la classer de l’autre côté de l’échiquier, mais qui pour l’intéressée, n’ont surtout pas de couleurs politiques. « Je ne suis pas quelqu’un de clivant. Pour moi la discussion doit être la plus large possible et la vision sociale n’appartient à personne », affirme l’élue. Dans cette nouvelle vie « millimétrée », c’est auprès de sa famille et dans la nature qu’elle se ressource. Dans le Frontonnais principalement où son grand-père maternel était vigneron et où elle a gardé de fortes attaches. Entre l’héritage familial et l’émancipation personnelle, Julie Escudier a trouvé le fil et compte bien rester en équilibre : « je suis constamment en auto-évaluation. La seule chose qui me motive en politique, c’est de me sentir utile même si le temps des gens n’est pas celui des dossiers. Lorsque j’aurai le sentiment contraire, il sera temps de dire stop ».
3 années phares
2005 : Prestation de serment en tant qu’avocat
200 : Son mariage
2007 : Naissance de ses deux filles, fausses jumelles