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BASCULEMENT. Cinquième sur la liste Nouveau Monde de Gérard Onesta pour les élections régionales, François Arcangeli est un écologiste convaincu. Pourtant ses premiers pas en politique se sont faits au Parti socialiste. Portrait d’un homme déçu ayant retrouvé la foi.
Une fois n’est pas coutume, c’est par téléphone que François Arcangeli s’est confié au Journal Toulousain. Le maire d’Arbas (depuis 1995), commune du Comminges, est aujourd’hui engagé dans la course à la future grande région au côté de Gérard Onesta qu’il soutient les yeux fermés : « C’est un homme droit, à qui je dois mon mandat actuel de Conseiller régional. » Il évoque ici un appui sincère. « En 2010, lors des dernières élections régionales, une partie du PS voulait ma tête et j’étais devenu un enjeu des négociations entre le PS et EELV car Martin Malvy souhaitait me voir sortir de la liste. » Mais Gérard Onesta a tranché en faveur de François Arcangeli. Car s’il a mené alors la campagne régionale sous l’étiquette EELV, il n’en a pas toujours été ainsi. Il fait d’abord ses armes au PS en adhérant en 1986 au Mouvement des jeunes socialistes et intègre le parti dans la foulée : « À l’époque, le PS faisait rêver et correspondait aux valeurs de gauche, de justice sociale que je défends ! » Mais il désespère rapidement de ne pas voir son parti évoluer, « certains ont bien essayé de le réformer, mais ils se sont fait écarter. » La déception est grandissante jusqu’au jour où une goutte fait déborder le vase : écologiste dans l’âme, il est un membre actif de la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées et organise, en 2006, un lâcher de plantigrades sur sa commune d’Arbas. « Des élus PS ont alors débarqué violemment et ont dégradé le village. C’en était trop ! » Il quitte alors le Parti socialiste dénonçant un fonctionnement archaïque et un manque cruel d’une prise en compte des problématiques environnementales.
« A l’époque, le PS faisait rêver »
Passionné de biodiversité, il prend conscience que « ce que le PS juge secondaire est primordial » pour lui. Tellement essentiel que les considérations écologiques pénètrent tous ses pans de vie, jusqu’à sa profession puisque l’architecte de formation s’est spécialisé dans les constructions HQE (haute qualité environnementale), bois, le BBC (bâtiment basse consommation), le photovoltaïque… Il s’engage en 2008 auprès des Verts avant de participer à ses premières élections régionales deux ans plus tard sous l’étiquette EELV, le parti venant de changer de nom. Dès lors, conseiller régional, il prend la charge de la biodiversité pour Midi-Pyrénées, tout en assumant son mandat de maire d’Arbas pour lequel il est réélu en 2001 (PS), 2008 (PS) puis 2014 (EELV), et sa profession d’architecte : « Il est important pour moi de continuer à exercer car je garde ainsi un pied dans la vraie vie. Je ne veux pas dépendre financièrement de la politique, ce qui permet d’exercer un mandat plus librement. Je suis élu pour faire les choses et non pas pour faire les choses en vue être élu ! » Il regarde d’ailleurs la politique avec distance, avouant même avoir à nouveau brigué la mairie d’Arbas par défaut, « personne ne s’étant présenté j’ai rempilé, mais j’aurais bien laissé ma place. J’ai fait mon temps ! » Il confie même concilier ses fonctions, sa profession et ses engagements associatifs avec peine, mais « c’est une vie que j’ai choisi et que j’assume ! » Car François Arcangeli est également président de deux associations, ‘’Pays de l’Ours-Adet’’ militant pour la sauvegarde des ours dans les Pyrénées, et ‘’Pays’’ visant à promouvoir la création d’un Parc naturel régional en Comminges. Le dossier sera d’ailleurs déposé dans quelques semaines, mais pour l’heure, ce sont les régionales qui occupent son esprit et la campagne qui bat son plein.
3 dates :
– 1995 : élu maire d’Arbas pour la première fois
– 2006 : les lâchers d’ours et les violences qui les ont accompagnés
2008 : rencontre avec Gérard Onesta.
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