Evolution. Les Fenouilletains le connaissent comme le maire de leur commune, mais il est aussi président de la commission pour le développement économique et l’emploi de Toulouse et PDG d’Oppidea. C’est d’ailleurs dans son bureau de la société d’aménagement que Gilles Broquère nous reçoit pour un portrait tout en confidences.
Par Myriam Balavoine
Esplanade Compans Caffarelli, immeuble Toulouse 2000. C’est au 5ème étage que se trouve le cœur névralgique d’Oppidea, SEM d’aménagement de Toulouse Métropole. Des bureaux chaleureux aux murs blanc et ocre, des décorations de Noël et des gens souriants, c’est là que nous rencontrons Gilles Broquère. Toulousain de souche, l’homme a fait ses classes préparatoires à Fermat puis l’ENAC (Ecole Nationale de l’Aviation Civile). « J’ai fait l’essentiel de ma carrière à la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), dont je suis retraité depuis quelques jours » relate-t-il. Dans le cadre de ses fonctions, Gilles Broquère a été amené à voyager, en France et à l’étranger, notamment au Canada et en Guadeloupe, étant affecté dans des aéroports pour l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale). Il se souvient : « Ces périodes m’ont beaucoup apporté et enrichi ».
Retour dans l’agglomération toulousaine. C’est en 1989 que Gilles Broquère a été élu maire de Fenouillet pour la première fois. Il restera à la tête de la municipalité jusqu’en 2008, une vingtaine d’années au service du nord-toulousain, dont quinze en tant que membre du parti socialiste. « J’ai retiré mon adhésion au PS en 2003, je ne m’y sentais pas à l’aise à cause de mauvaises ententes », explique-t-il. En effet, c’est sur la liste UDF aux côtés de Michel Valdiguié que Gilles Broquère a terminé son mandat de 2004 à 2008, tout en étant conseiller régional. En 2014, les Fenouilletains lui réaccordent leur confiance en le réélisant maire. « Je ne suis pas carriériste pour autant. Mon engagement politique découle d’une ambiance familiale », confie-t-il. Son père, créateur de la section socialiste de Fenouillet, lui a surtout donné le goût de l’action humaine et humanitaire. C’est d’ailleurs avec ce même militantisme, déjà prégnant à l’époque, que Gilles Broquère a créé dans les années 80 l’association SOS Racisme. Les prémices de son engagement et de ses valeurs.
« Je n’avais pas prévu de m’investir en politique, c’est presque un hasard. » Et comme le hasard fait bien les choses, il rencontre Dominique Baudis, avec qui il est sur la même longueur d’ondes : « Il m’a fait voir que la politique n’est pas un combat entre le bien et le mal et que l’on peut coopérer pour faire avancer la situation ». C’est sur ce principe que Gilles Broquère a tenté de mener son combat pour l’aménagement du nord-toulousain, qui enregistre un fort retard de développement, notamment en matière de transports. « Je suis pour le boulevard urbain nord (BUN). L’aménagement de la zone du Géant Casino est en cours et un comité de pilotage quant au réaménagement des gares du secteur est prévu en janvier » énumère le maire fenouilletain. Une volonté de développement urbain qui colle parfaitement à sa fonction de président directeur général d’Oppidea, prise en mars dernier. La société œuvre en effet à l’aménagement, la construction d’équipements publics et au renouvellement urbain. À ce sujet, Gilles Broquère s’exprime : « il faut pouvoir offrir aux nouveaux arrivants comme aux anciens une ville qui s’adapte à leurs besoins, une ville à leur mesure ». Et ce travail de précision, l’homme le prend à bras le corps. Humaniste, partisan du libéralisme politique et défenseur de l’Europe, qu’il considère comme « notre seule voie d’avenir », Gilles Broquère assume ses choix et ses décisions, comme lors de l’instauration de la féria de Fenouillet, qui lui avait pourtant valu des violences envers sa famille.
3 années phares
1989 : 1ère élection à la mairie de Fenouillet
2003 : création de la féria de Fenouillet
2014 : nomination en tant que PDG d’Oppidea
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