Lundi 30 avril, le blocage de l’université toulousaine Jean-Jaurès était reconduit jusqu’au 3 mai. Dans le viseur des étudiants en colère, la réforme votée le 15 février dernier et qui acte, dès la prochaine rentrée, la sélection dans les facultés françaises. Une situation qui interpelle bien au-delà du milieu universitaire.
476 voix pour, 282 contre, 38 abstentions. C’est le résultat du vote tenu le 30 avril sur la reconduite du blocage de l’université Jean-Jaurès, effectif depuis le 6 mars. En cause, la réforme des université qui prévoit une sélection des étudiants en première année. Mais si le blocage n’en finit pas d’agiter la faculté de sciences humaines, les élus toulousains se font eux aussi entendre.
Le 21 mars dernier, Corinne Vignon, députée LREM dans la 3e circonscription de Haute-Garonne interpellait à l’Assemblée nationale, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur pour remédier à la situation : « Je suis une élue de terrain, j’ai fait cette intervention après avoir reçu des courriers de parents inquiets à l’idée que leur enfant perde une année de fac », commente aujourd’hui celle qui affirme « faire du lobbying auprès du cabinet de la ministre sur le sujet ».
Car si le blocage de l’université Jean-Jaurès semble préoccuper la députée, elle n’est pas la seule sur l’échiquier politique toulousain. Laurence Arribagé, présidente des Républicains de Haute-Garonne twittait il y a quelques jours son soutien à l’action de l’Uni. Le syndicat étudiant de droite a en effet déposé un référé au tribunal administratif de Toulouse pour que la justice ordonne le déblocage de la faculté. « Ces pseudo assemblées générales sont un simulacre de démocratie. Il y a une majorité silencieuse d’étudiants qui a envie d’étudier », estime Laurence Arribagé.
Cette « envie d’étudier », le maire de la ville a lui aussi voulu y faire référence, allant jusqu’à proposer à l’administrateur provisoire de l’Université Jean-Jaurès de mettre à disposition des salles municipales « pour la reprise des activités universitaires ». Une idée qui, dans l’opposition, a fait réagir. « M. Moudenc n’est pas président de l’université », note Pierre Lacaze, secrétaire départemental du Parti communiste, avant de préciser : « La droite essaiera d’opposer les bloqueurs à ceux qui souhaitent passer les examens, mais le clivage n’est pas là, il est dans l’efficacité de l’action. »
Hostile à la sélection à l’université mais aussi à la poursuite du blocage, estimant « qu’il divise les étudiants et personnels en lutte », l’élu plaide pour une opposition plus fédératrice face à la politique gouvernementale. De son côté, le tribunal administratif a ordonné le déblocage de la faculté.
Vanessa Vertus
La rédaction
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