Ni les Républicains ni la République en marche n’ont officiellement investi de candidat en Haute-Garonne pour les élections municipales. Spécificité du scrutin municipal, incapacité à partir en solitaire ou participation citoyenne… Les responsables locaux des deux formations reviennent sur les raisons qui poussent leurs têtes de liste à ne pas afficher d’étiquette.
« Nous n’avons aucune investiture en Haute-Garonne. » Que l’on demande à Laurence Arribagé, la présidente de la fédération locale Les Républicains (LR) ou à Pierre Castéras, son homologue de la République en marche (LREM), le son de cloche est le même.
Aucun candidat, donc, ne s’engage dans les prochaines élections municipales sous les couleurs de l’un ou l’autre des partis. Pourtant, ces deux mouvements ont intégré et soutiennent des listes, dont certaines sont même incarnées par leurs propres adhérents.
À commencer par la candidature de Jean-Luc Moudenc, maire sortant de Toulouse, qui est entré en campagne avec l’appui de la majorité présidentielle et sous l’étiquette « Aimer Toulouse ». Une situation qui engendre une certaine confusion. Tant pour les électeurs que, parfois, pour les partis eux-mêmes.
Ainsi, malgré la déclaration de son référent local Pierre Castéras, le site national LREM annonce pourtant l’investiture de Sylvie Brot à Ramonville-Saint-Agne. Pas assez solides pour se lancer seuls dans la bataille, refus de se laisser enfermer sous une étiquette ou convergences en matière de politique locale ? Les représentants des deux partis font le point sur leurs stratégies en Haute-Garonne.
Depuis les dernières élections présidentielles, les partis historiques connaissent une crise sans précédent. Dans ce contexte particulier, aucune force politique ne semble en mesure de s’imposer seule dans un scrutin. « Nous n’étions pas en capacité de constituer systématiquement des listes. Nous avons choisi de nous associer avec d’autres mouvements afin d’avoir le plus d’élus possible et, surtout, de faire tomber un maximum de maires de gauche », explique Laurence Arribagé.
Une situation similaire pour LREM qui, selon son représentant, a décidé de « faire de la Haute-Garonne un laboratoire pour ces municipales ». En effet, son parti a fait le choix, localement, de ne pas investir de candidat, mais de participer à des coalitions en soutenant des têtes de liste issues de la société civile ou de partis politiques comme le Modem, Les Républicains, l’Udi ou le Mouvement Radical.
Une stratégie de prudence qui s’inscrit dans une perspective à plus long terme. « Nous sommes un mouvement jeune et pas encore suffisamment ancré dans les territoires. Ce scrutin local est une étape dans la reconstruction du paysage politique », précise Pierre Castéras qui partage l’ambition d’obtenir « un maximum d’élus ».
Autre point d’accord entre les deux représentants politiques, la nature particulière du scrutin municipal qui, traditionnellement, se joue des clivages partisans. « L’étiquette nationale n’est pas un argument de campagne pour les municipales et n’entre pas dans le débat », souligne ainsi Pierre Castéras dont l’objectif principal est « d’installer des coalitions progressistes ».
Pourtant, au lendemain des élections, les résultats nationaux seront publiés en associant une étiquette politique aux candidats victorieux des communes de plus de 3500 habitants. Et sur ce sujet, les partis préfèrent ne pas s’avancer. « Il faut demander à chaque candidat comment il souhaite se déclarer auprès de la préfecture », botte en touche Laurence Arribagé.
Sur le cas de Toulouse, les deux représentants locaux sont d’accord sur un point essentiel. Leur candidature commune dans ville rose est avant tout celle d’une « large coalition, composée à 50 % de citoyens non encartés ». « Évidemment, en cas de victoire, ce serait avant tout celle de la liste Aimer Toulouse qui se caractérise par sa diversité et sa pluralité. Mais Jean-Luc Moudenc est adhérent de Les Républicains et à jour de ses cotisations. Il serait donc raisonnable, dans ce cas, de considérer que la ville de Toulouse resterait dans les mains d’un maire Les Républicains », soutient la présidente de la fédération locale LR. Celle-ci rappelle d’ailleurs que les deux premières places sont occupées par des membres de son parti et que celui-ci compte 15 représentants. De manière générale, Laurence Arribagé juge légitime de revendiquer la victoire quand la tête de liste est issue de sa famille politique.
« En cas de succès, nous nous féliciterons simplement d’avoir contribué à l’élection », s’engage, pour sa part Pierre Castéras qui pronostique une vague d’élus non inscrits ou sans étiquette.
• Toulouse : Jean-Luc Moudenc, maire sortant et membre de LR soutenu par LR et LREM.
• Aussonne : Guénahel Saillour candidat membre de LR et soutenu par son parti.
• Balma :Vincent Terrail-Noves, candidat divers droite et ex-LR, soutenu par LREM.
• Bruguieres : Philippe Plantade, maire sortant et candidat divers droite.
• Castanet–Tolosan : Thomas Berger, candidat sans étiquette (Ex LREM, de 2016 à 2017) soutenu par LREM.
• Castelginest : Grégoire Carneiro, maire sortant LR soutenu par son parti.
• Colomiers : Damien Laborde membre du mouvement Agir (ex-LR) soutenu par LREM.
• Cugnaux : Marie Hélène Roure candidate sans étiquette. Elle est troisième adjointe au maire sortant, en charge des sports.
• L’Union : Christine Gennaro Saint, membre de LR et candidate soutenue par son parti.
• Launaguet : Georges Deneuville, membre de LR et soutenu par son parti. Il est conseiller municipal d’opposition.
• Muret :Laurent Mazuray, candidat appartenant au Mouvement radical (MRSL) et soutenu LREM. Son étiquette radicale n’est pas mentionnée sur le site LREM. Il est conseiller municipal sortant en charge de la Tranquillité publique.
• Pibrac : Bruno Costes, candidat membre de LR et soutenu par son parti.
• Plaisance-du-Touch : Philippe Guyot maire sortant candidat déclaré sans étiquette (ex-PS et ex-PC), il est soutenu par LREM
• Quint-Fonsegrives : Jean Pierre Gasc, candidat sans étiquette. Il est adjoint au maire sortant, chargé des associations, du sport et de la jeunesse.
• Ramonville-Saint-Agne : Sylvie Brot membre de LREM (ex-UDI), investie par LREM.
• Saint-Orens : Dominique Faure, maire sortante et membre de LREM, soutenue par LREM
• Saint-Jean : Patrick Durandet candidat sans étiquette conseiller municipal d’opposition
• Saint Jory : Thierry Fourcassier, membre de LR, candidat soutenu par son parti.
• Tournefeuille : Laurent Soulié, soutenu par LREM, utilise uniquement le logo LREM sur sa page de candidat.
*Liste non encore finalisée et communiquée par la fédération Les Républicains de Haute-Garonne
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