Le Conseil départemental de Haute-Garonne a voté le 20 octobre le plan d’actions visant l’équilibre quantitatif des ressources en eau du bassin de la Garonne amont. 32 mesures, issues de la consultation citoyenne qui a eu lieu de mars à septembre 2019, qui permettront de garantir l’alimentation en eau de tous sur ce territoire.
« D’ici 2050, différentes études font état d’une diminution de moitié du débit naturel de l’eau en été », lance Pascal Boureau, conseiller départemental du canton de Blagnac, et prévisionniste à Météo France. Et celui-ci de préciser : « Été qui, en 2020, a été le plus sec depuis les années 1960. » Des périodes de sécheresse de plus en plus longues et de plus en plus fréquentes qui engendrent également la hausse des températures de l’eau.
En effet, à plusieurs reprises, « les mesures effectuées ont indiqué une valeur supérieure à 25°C, durant l’été dernier », révèle Jean-Michel Fabre, vice-président du Département, en charge du Développement Durable et du Plan Climat. Des températures élevées qui n’ont pas été sans conséquences : « Elles ont provoqué, à deux reprises, l’arrêt de la centrale nucléaire de Golfech. Elles ont également contraint les usines de traitement de l’eau potable à ajouter des traitements supplémentaires pour juguler la multiplication des bactéries plus nombreuses. »
Des réactions en chaîne dues au réchauffement climatique. « Ce dernier est une réalité. Et la gestion de l’eau doit être une priorité », résume Georges Méric, président du Conseil départemental de Haute-Garonne. Ainsi, depuis 2017, la collectivité élabore un Projet de territoire, baptisé “Garon’Amont”, qui vise à équilibrer quantitativement les ressources en eau. Un dispositif qui représente un financement global évalué entre 14 et 19 millions d’euros sur cinq ans, dont 8 millions d’euros seront pris en charge par le Département.
« Nous avons souhaité que ce programme associe les citoyens, les élus du territoire, les agriculteurs, les associations environnementales et les consommateurs », précise Jean-Michel Fabre. Une volonté concrétisée au travers de rencontres avec les habitants sur l’espace public, d’ateliers de travail thématiques, du lancement d’un espace participatif sur Internet et de la création d’un panel de 30 citoyens tirés au sort. Ces derniers ont restitué 130 recommandations, dont s’est inspiré le Département pour éditer un plan de 32 actions concrètes pour assurer la maîtrise de l’eau sur le bassin Garonne Amont.
Celles-ci sont articulées autour d’axes stratégiques. Le premier d’entre eux étant la sobriété, « car avant de vouloir faire des réserves d’eau, il faut d’abord penser à l’économiser », acte Georges Méric. Une sobriété qui concerne l’eau potable, l’eau industrielle et les modèles agricoles. « Nous allons notamment aider les agriculteurs au perfectionnement de leurs matériels comme les goutte-à-goutte dans les vergers », précise Jean-Michel Fabre. Mais également faire évoluer les cultures, pour concentrer l’arrosage sur des productions à fortes valeurs ajoutées et à destination locale.
Dans un même temps, un pacte de gouvernance participatif sera mis en place. Une instance de concertation qui permettra d’assurer le suivi de la mise en œuvre du plan d’actions. Celui-ci visant à travailler sur les stocks d’eau, soit en s’appuyant sur les existants, soit en créant de nouvelles réserves. Il est notamment au programme le développement des prélèvements de l’eau dans les gravières, la mobilisation des stocks hydroélectriques, la réutilisation des eaux usées traitées pour satisfaire les besoins agricoles ou d’arrosage des espaces verts, la recharge active de nappes par infiltration des eaux pluviales en milieu urbain par la lutte contre l’imperméabilisation des sols ou encore la création d’un conservatoire départemental des zones humides.
Certaines mesures seront mises en place dès le début de l’année 2021 comme la création de plusieurs observatoires dans le but d’acquérir de nouvelles connaissances et ainsi de mieux appréhender la gestion de l’eau. C’est le cas de l’observatoire hydraulique des sources et de l’observatoire thermique des cours d’eau. Les autres actions s’étaleront sur une période de cinq ans. Découvrez-les, en détail, ci-après :
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