Lauréate de l’appel à projets “Toulouse Impact” lancé par la Métropole, dans le cadre de son Plan de relance pour l’emploi, l’association Fairéco accompagne les habitants des quartiers prioritaires de la Ville rose dans leur transition écologique. Et c’est au travers d’ateliers concrets que les fondateurs souhaitent amener les familles à modifier leurs habitudes.
« Dans notre pays, les milieux populaires sont de faibles pollueurs, et pourtant ils subissent, plus largement que le reste de la population, les conséquences de la dégradation de l’environnement. » C’est de ce constat que sont partis Mélanie Tuffreau et Cédric le Fur, lorsqu’ils ont créé l’association Fairéco en octobre 2020, dont la mission première est l’accompagnement des Toulousains à la transition écologique, en particulier dans les quartiers populaires. En effet, « les habitants y ont généralement déjà une culture de la sobriété, de la débrouille. Cette dernière est souvent contrainte mais elle est un bon point de départ pour expliquer aux familles que la transition écologique leur est parfaitement accessible. En réalité, sans le savoir, elles l’ont déjà amorcée », constate Mélanie Tuffreau.
Pour aller plus loin, Fairéco propose aux habitants d’Empalot et de Bagatelle de changer durablement leurs habitudes pour adopter des gestes écologiques au quotidien. Ainsi, l’association organise des “défis famille” : il s’agit de plusieurs ateliers, mis en place en partenariat avec les structures sociales locales (centres sociaux, régies de quartier…), durant lesquels les participants apprennent les règles de base et les astuces permettant de réduire leur impact environnemental.
Les participants s’inscrivent à cinq ateliers mensuels organisés selon sept thématiques : le ménage écologique, la salle de bain écologique, la cuisine anti-gaspi, le tri des déchets, l’économie de l’eau et de l’énergie, le jardinage et le compostage. « Là, nous leur expliquons comment fabriquer leur lessive, nous leur donnons des astuces pour réduire leur consommation d’électricité, ou encore nous leur apprenons à cuisiner des fruits et légumes de saison », détaille Mélanie Tuffreau. De nouvelles compétences pour adopter de nouveaux comportements. Un objectif validé lors d’un entretien individuel à l’issue de l’accompagnement durant lequel les participants pourront comparer leurs attitudes pré et post défi.
« La plupart du temps motivés par la préservation de leur santé et celle de leurs enfants, et l’envie de protéger l’endroit où ils vivent, les habitants des quartiers populaires portent bien plus d’intérêt à l’écologie que l’on pourrait le penser », précise Mélanie Tuffreau. Un constat déjà observé lors d’expérimentations menées à Roubaix, au travers d’un défi famille zéro déchet. « Dans la 4e ville la plus pauvre de France, l’opération a été un succès. Les participants se sont montrés particulièrement enthousiastes, et même fiers de leur changement de comportements », raconte la cofondatrice de Fairéco. Les économies réalisées grâce à ces gestes écologiques n’étant que la cerise sur le gâteau. Une famille accompagnée par Fairéco peut ainsi réaliser jusqu’à 500 euros d’économie par an.
Une dizaine de foyers d’Empalot et Bagatelle s’est prêtée à la première expérimentation qui s’est déroulée en avril dernier. « Et les retours sont très satisfaisants, puisque les participants ont clairement modifié leur comportement, de manière simple et rapide, selon leurs dires », confie la cofondatrice de Fairéco. Un bilan qui a inspiré d’autres familles, dans un effet boule de neige, et qui suscite de plus en plus d’intérêt, notamment celui de Toulouse métropole. La collectivité a lancé une série de challenges « pour construire la ville de demain », dont l’association a été lauréate. Cette dernière a également décroché l’appel à projet Toulouse Impact, dans le cadre du Plan de relance pour l’emploi de la Métropole.
Une reconnaissance qui permettra à Fairéco d’étendre son dispositif. Ainsi, les inscriptions (faireco.asso@gmail.com) sont ouvertes pour un nouveau “défi famille” qui pourra regrouper 40 familles vivant dans les quartiers d’Empalot et de Bagatelle.
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