Sur le plan national qui prévoit près de 2000 suppressions d’emplois chez SFR, 80 concernent le site de Toulouse.
Le plan de “restructuration” prévu par l’opérateur de télécommunication Altice-SFR entraînerait 2000 suppressions d’emplois en France (soit près de 20% des effectifs), dont 80 sur le site de Toulouse.
Composée de la CFDT, la CFTC et l’UNSa, l’intersyndicale de SFR a adressé une lettre ouverte aux candidats aux élections régionales “afin de les alerter sur les dangers portés par le plan de restructuration prévu par Altice-SFR sur l’ensemble du territoire national”.
Il s’agirait de la suppression de “1 568 postes chez SFR et de 404 postes supplémentaires dans les points de vente, soit un total de 1 972 suppressions de postes”.
Les représentants de l’intersyndicale ont invité les candidats de la région Occitanie à une rencontre le jeudi 24 juin 2021, entre 13h et 15h, sur le site de Toulouse, 12 rue Paul Mesplé (Basso Cambo), “afin de leur présenter les conséquences de ce plan pour l’économie et l’emploi dans la région”.
L’Intersyndicale SFR affirme avoir découvert “avec une totale incompréhension les annonces de ce plan de réduction des effectifs”, alors que les résultats de SFR “ont largement résisté à la crise”.
“SFR a largement augmenté ses bénéfices et profité de la crise covid”, explique Laurent Savignac, délégué UNSa. “Avec le télétravail, les besoins en télécommunications ont augmenté. L’entreprise a profité de l’aide de l’État avec le dispositif de chômage partiel : si cela se justifie pour les magasins, en revanche, la charge de travail des opérationnels a été doublée. La récompense, c’est 20% de suppression de postes au niveau national et 42% à Toulouse”.
Observant “une logique récurrente de diminution de l’emploi chez SFR”, les syndicats avancent que les effectifs “ont été pratiquement divisés par deux” depuis la prise de contrôle de l’entreprise par Numéricable (devenu Altice). Selon eux, le principal actionnaire de SFR, Patrick Drahi, vient par ailleurs “d’annoncer un investissement de près de 2,5 milliards d’euros pour devenir l’actionnaire principal de l’opérateur britannique BT, alors que la situation économique de SFR est invoquée pour justifier des licenciements en France”.
Laurent Savignac raconte la réalité des conditions de travail chez SFR : “La charge de travail a terriblement augmenté, et cela a un impact sur la qualité du service. On constate beaucoup d’appel à la sous-traitance”. Selon l’intersyndicale, ce projet de restructuration “est purement financier (boursier)”, et ne présente “aucun projet industriel ou d’entreprise”.
Dans le contexte économique, social et politique actuel, l’intersyndicale juge ce plan “incohérent et dommageable”, car il serait “fortement préjudiciable pour l’emploi dans les régions” : affaiblissant significativement la souveraineté industrielle et numérique française, il trahirait “la confiance des décideurs publics, s’accompagnant du plus grand mépris pour les salariés”.
Pour ces raisons, l’intersyndicale “refuse l’ampleur de ce plan et sa méthode de mise en œuvre qui se fait à marche forcée et porte atteinte à l’avenir et l’image de marque de SFR”.
Avec la rencontre prévue le 24 juin 2021 sur le site SFR de Toulouse, à laquelle participeront la presse et certains candidats aux régionales, l’intersyndicale espère mobiliser les élus. A l’heure où est diffusée cette information, le candidat de LR, Aurélien Pradié, et une délégation de Carole Delga ont fait part de leur présence.
“L’impact de ce plan de restructuration sur l’emploi au niveau régional est important, nous voulons que les élus en aient conscience. A Toulouse, 42% des effectifs vont disparaître. L’objectif de la mobilisation est également de faire pression pour reprendre des négociations avec la direction”, conclut Laurent Savignac.
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