Ce sont les entreprises les plus polluantes qui font le plus de démarches environnementales. Exemple chez un sous-traitant aéronautique, où l’écologie est devenue un outil de compétitivité.
Mecaprotec est spécialiste du traitement de surface, principalement pour le secteur aéronautique. Cela consiste à modifier l’aspect ou les caractéristiques d’une pièce métallique. En peignant, alliant, sablant ou décapant ; à partir d’aluminium, d’inox, de titane, de zinc ou de nickel. Le site de Muret, où travaillent 430 salariés, est une installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), c’est à dire « susceptible de créer des risques ou de provoquer des pollutions ou nuisances, notamment pour la sécurité et la santé des riverains ».
Dans cette industrie, les normes écologiques évoluent sans cesse : « Tout est encadré par des arrêtés préfectoraux, avec des substances classées, des seuils à ne pas dépasser, en flux et en concentration », explique Pierre Bares, le directeur général de Mecaprotec. Depuis 2001, le groupe tente de réduire son impact sur l’eau, le sol et l’air. Labellisé ISO 14001 et OHS 18001, il devance systématiquement les nouvelles réglementations en s’appliquant avant les autres des critères toujours plus drastiques : « Après la catastrophe d’AZF, les normes se sont durcies mais nous n’avions pas attendu de nous faire taper sur les doigts. Nous étions déjà en conformité », se souvient celui qui, à l’époque, occupait chez Mecaprotec le tout nouveau poste de responsable sécurité-environnement.
Il a supervisé par exemple le remplacement anticipé de la station d’épuration des eaux usées, une batterie d’analyse de certaines substances en dehors de toute obligation réglementaire, ou une campagne pour s’assurer qu’aucun produit polluant du site n’était rejeté dans le milieu naturel. Des efforts qui relèvent autant de la fibre écolo que du souci de compétitivité : « La sécurité et la qualité environnementales sont des points forts pour rester sur le marché avec notre activité. Nous nous devons d’y être si nous voulons garder une avance concurrentielle », confirme Pierre Bares.
La réduction des déchets et des consommations d’eau compense en partie les investissements nécessaires. Chaque étage du groupe est bien sûr concerné et, dans son centre de formation, cinq ingénieurs à temps plein dispensent aux salariés des modules spécifiques à l’environnement.
Dossier : “A quoi ressemble l’entreprise du futur ?”
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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