Après avoir essuyé un premier refus en 2019, le département de la Haute-Garonne décide de lancer, sans l’autorisation de l’État, l’expérimentation du revenu de base pour les 18-24 ans.
« Il n’y a pas de temps à perdre et nous en avons assez perdu », regrette Georges Méric, pour justifier sa tentative de passage en force sur la question du revenu de base. Le président du conseil départemental de la Haute-Garonne vient d’annoncer, pour la première rentrée politique de son deuxième mandat, sa volonté d’engager, sans autorisation de l’État, l’expérimentation du revenu de base sur son territoire.
En effet, il y a deux ans, en février 2019, l’Assemblée nationale avait rejeté une proposition de loi visant à tester ce dispositif dans 18 départements, dont la Haute-Garonne. Après certaines métropole comme Lyon, la Haute-Garonne deviendrait donc le premier département à explorer concrètement le principe du « revenu d’existence », ou « revenu universel ».
Le lancement de l’expérimentation d’un revenu de base, fait ainsi figure de mesure exemplaire de la politique « sociale et volontariste » que défend Georges Méric. « Face à une société fondée sur l’exploitation déraisonnée et la quête de dividendes, nous avons la volonté incessante de garantir un bouclier social et de mettre l’humain au cœur du projet », rappelle-t-il avant de détailler les modalités de la mise en œuvre du dispositif.
1000 jeunes âgés de 18 à 24 ans, avec des parcours, origines et des profils différents devraient être tirés au sort pour bénéficier, durant 18 mois, d’une enveloppe mensuelle maximale de 500 euros. Dégressive en fonction du foyer fiscal de référence où est rattaché le jeune, cette aide pourrait être également conditionnée à un engagement citoyen, par exemple au sein du tissus associatif local.
« Nous avons encore quelques détails à préciser avec les partenaires locaux, mais nous souhaitons d’ores et déjà lancer le processus. Nous voterons cette expérimentation en décembre 2021 pour un lancement en 2022 », se félicite Arnaud Simion, vice-président du conseil départemental en charge de l’action sociale de proximité et de l’insertion. L’élu assure également que ce test fera l’objet d’un suivi pour en mesurer les effets.
« Nous allons regarder comment se comportent les jeunes avec ces 500 euros de pouvoir d’achat supplémentaire, pendant 18 mois. Est-ce qu’un étudiant qui n’a plus besoin d’avoir un job pour vivre étudie mieux ? Est ce que la recherche d’emploi est plus aisée quand ont a moins de problème de précarité et plus de facilité pour se déplacer ? » s’interroge Georges Méric.
« Les études dont nous disposons montrent que l’attribution d’aides aux jeunes n’a pas d’impact sur leur engagement dans la recherche d’emploi », corrobore Arnaud Simion avant de défendre l’intérêt, à long terme, d’une telle mesure. « Les coûts de la pauvreté sont supérieurs aux coûts des politiques de lutte contre la pauvreté », assure-t-il.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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