Il a pris la direction de la Cave Poésie, fondée en 1967, en avril dernier, guidé par sa passion pour la littérature. Rue du Taur, dans ce lieu toulousain à l’identité forte, Yann Valade est le capitaine d’un « beau bateau qu’il faut mener et auquel il faut donner un futur ».
Dualité. Yann Valade a toujours navigué entre institutionnel et alternatif. A l’Université du Mirail, aujourd’hui Jean Jaurès, il travaille sur les manuscrits de Léo Ferré et en publiera un livre aux Belles Lettres en 2008. « Je me suis aussi investi dans des projets politiques et poétiques à La Chapelle. J’y ai trouvé une approche différente de la littérature, appréhender la culture comme un outil politique… »
Opportunité. Il reprend ses études à Montpellier et obtient son master en direction artistique de projets culturels. « C’est lors de mon stage à l’Espace Croix Baragnon que j’ai rencontré Alain Lacroix, le directeur. Par la suite, j’ai travaillé 4 ans avec lui pour le Festival Toulouse d’Eté, atour de la musique et d’artistes locaux. »
Apprentissage. Yann Valade le dit lui-même, il a appris « sur le tas ». Avec Alain Lacroix, il se forme à la médiation culturelle, en prison, dans les hôpitaux ou encore auprès des SDF, et comprend la nécessité de « mettre en place une politique de programmation afin de structurer un projet. »
Héritage. A la Cave Poésie, Yann trouve un lieu reconnu au fonctionnement associatif, « à mi chemin entre l’institutionnel et l’alternatif. » Une vraie responsabilité que de « réinventer et faire perdurer l’histoire d’un des plus vieux théâtres toulousains, qui a vu passer de nombreux artistes. »
Chez René. Avec cet événement, Yann Valade rend hommage au fondateur de la Cave Poésie, René Gouzenne, décédé en 2007. « C’est lui qui a donné ses lettres de noblesses à la Cave, c’était un grand lecteur et nous souhaitons, comme lui, partager cet amour des livres », précise-t-il. “Chez René” met à disposition de 20 éditeurs locaux l’espace de la Cave. Entre concerts, ateliers de typographie, lectures et rencontres, c’est l’occasion de « redécouvrir le travail de ces petites maisons d’éditions, rendues invisibles, noyées par les best-sellers de la rentrée littéraire ».