INTIME. Jusqu’à mi-avril, au musée des Augustins, l’exposition “Fenêtres sur cours” est une invitation au voyage. À travers elle, les visiteurs du musée s’immiscent dans l’espace privé des cloîtres et des patios. Une excursion privilégiée dans des lieux habituellement dissimulés.
Santiago RusinolPar Brice Bacquet
« Tout le monde s’y retrouve, ce n’est pas une exposition érudite pour érudits», insiste Axel Hémery, le commissaire de l’exposition et conservateur du musée des Augustins. “Fenêtre sur cours” est à la croisée des époques et des styles. De la Renaissance au XXe siècle, les dédales aménagés de l’église des Augustins transportent le visiteur au gré des découvertes. Dès ses premiers pas, ils plongent dans les patios et les atriums.
« Les tableaux exposés sont très différents les uns des autres et n’ont presque rien à voir entre eux. Le fil conducteur est le regard sur un espace particulier : les cours intérieures, du palais à la ferme », raconte Axel Hémery. Cette approche transversale avait déjà été expérimentée par le passé avec “Ceci n’est pas un portrait”. Les visiteurs étaient alors interrogés sur leurs visions du portrait. Cette année, le conservateur du musée pousse plus loin la logique. Plusieurs perspectives sont ainsi évoquées : artistiques, psychologiques, architecturales, ou sociologiques. « Finalement, c’est plusieurs expositions en une seule », résume Axel Hémery.
Rapidement, le Patio bleu de Santiago Rusiñol, à l’affiche de l’exposition, apparaît. « Je l’ai choisi parce que l’artiste incarne ce travail de regard sur l’espace. Le Catalan, installé à Stiges, s’est approprié le patio d’une petite maison de pêcheur en le peignant sur plusieurs années, avec ou sans personnages », décrit le commissaire de l’exposition. Dans la salle suivante, le ton change avec une rétrospective sur les cloîtres, dont celui des Augustins, en proie au modernisme. Au milieu des œuvres, une borne interactive permet de découvrir ou redécouvrir les galeries fermées des églises et des couvents toulousains. Le musée multiplie les approches ludiques pour intéresser l’œil du spectateur. Le conservateur des Augustins souhaite ainsi sortir le visiteur de l’état attentif par lequel il subit « une démonstration trop évidente de l’art.»
D’une salle à l’autre, les curieux sont immergés dans les splendeurs des cours de palais imaginées et exagérées ; des villes en proie aux transformations industrielles ; de fermes, de maisons de campagne ; de ces espaces de vie où la sociabilité s’opère. L’exposition devient alors une réflexion sur le rôle de ces espaces dans les sociétés, et se clôture sur la cour comme objet d’Histoire.
« Que les cours soient mélancoliques, solitaires, joyeuses, ou encore imaginaires, cette exposition est une invitation à les découvrir », conclut Axel Hémery.
INFOS PRATIQUES
Jusqu’au 17 avril au Musée des Augustins. Tous les jours de 10h à 18h (sauf le mardi), nocturne le mercredi jusqu’à 21h. Plein tarif : 8 €. Tarif réduit : 5 € et gratuité pour les moins de 18 ans. Ateliers thématiques et visites guidées à retrouver sur www.augustins.org.
La rédaction
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