AMOUREUSE. Le 14 août dernier est sorti son dernier roman : Les hommes meurent les femmes vieillissent. Elle a dirigé la très classe librairie Privat du quartier Saint-Georges. Isabel Desesquelles est une amoureuse de la littérature. Une histoire qui dure depuis sa plus tendre enfance.
Par Gilles Vidotto
Elle approche la cinquantaine, et pourtant son amour pour la littérature ne tarit pas. Le coup de foudre éternel en quelque sorte. « Ecrire et lire, c’est une sorte de reconnaissance que j’ai envers la littérature ». Les hommes meurent les femmes vieillissent, est le titre de son dernier roman. Un livre dans lequel elle raconte « les vies de dix femmes d’une même famille, étalées sur quatre générations, côtoyant toutes le même institut de beauté ». Toutes ont leurs problèmes. Entre divorce, sexualité, crise d’adolescence ou encore maladies, il y a de quoi s’en mettre sous la dent. Isabel Desesquelles a consacré à chacune de ses héroïnes un chapitre, dans lequel elle peint le tableau de sa vie. Le but, « c’était de parler de l’existence et du temps qui file ». Pour arriver à décrire avec précision les « moments cruciaux », Isabel confie : « J’observe beaucoup ». Elle stimule son inspiration, avec une méthode bien à elle : « Je ne me déplace jamais sans bouquin, stylo et post-it. Pour moi c’est un peu comme choisir mon imper et mon sac, rigole-t-elle, J’en prends quatre ou cinq, et dessus j’écris ce que je remarque ». C’est comme ça qu’elle donne naissance à ses romans. D’ailleurs, depuis quelques temps, elle s’est retranchée dans le Lot, à Calvignac. Au cœur du parc naturel et sauvage des causses du Quercy, à 1h40 de Toulouse. Une bulle de fraîcheur. Où elle réveille l’imagination qui sommeille en elle. Là-bas, elle a créé une Maison d’écrivain. De Pure Fiction, c’est son nom. Elle l’a « mise à disposition après l’avoir tant rêvée ». Elle y vit, et y accueille des auteurs : « C’est un lieu où les livres s’écrivent. On laisse l’écriture prendre toute la place. On prend la littérature comme elle est ».
L’ancienne libraire était en colère
Au numéro 14 de la rue des Arts, dans le très chic quartier Saint-Georges de Toulouse, Isabel a occupé, pendant onze ans, les locaux de la très réputée librairie Privat. Un endroit dans lequel elle se sentait bien. Le Nouvel Obs l’avait, à l’époque, surnommée « Une libraire en colère ». Fahrenheit 2010, roman écrit de sa plume, revient sur ce moment crucial de sa vie. Un bouquin dans lequel elle confie avoir été « très violentée » quand Privat fut rachetée par « par un réseau qui a cru qu’elle pourrait vendre des livres comme des boîtes de conserve ». À présent, elle en est à son huitième roman. Des récompenses, elle en a reçues. L’une d’elles a une signification toute particulière : « c’est le prix Murat. Il a été remis par des lycéens italiens en classes de première et de terminale. C’est un prix qui veut dire quelque chose. C’est plus que des encouragements. Car on ne triche pas avec la jeunesse ». Pour autant, elle ne s’arrête pas là. Et se lance dans une nouvelle aventure « semée de doutes et de remises en question incessantes ». C’est un nouveau livre qui «parlera de la vie d’un jeune adolescent ». Il devrait sortir courant janvier 2016.
Le + : De Pure Fiction, installée à Calvignac, est une résidence qui accueille des écrivains, scénaristes, photographes, designers etc… en quête de silence. Elle permet aux artistes de se renfermer sur eux-mêmes, pour travailler sur leur projet.
On the web: http://depurefiction.fr/
Retrouvez l’auteure au Club Littéraire du Belvédère jeudi 26 février dès 19h30. Réservation à club-litteraire-belvedere@laposte.net ou par téléphone au 05.62.26.69.14.
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