Les Jardins du Museum proposent une balade à la découverte des secrets des plantes potagères. Des histoires surprenantes, des usages insoupçonnés et des variétés méconnues venues du monde entier…
©DRLa balade guidée de ce samedi 10 août dans les Jardins du Museum promet d’être riche en surprises. Dans ses Potagers du monde, 700 espèces de plantes alimentaires venues des quatre coins de la planète poussent en liberté : « L’idée est de montrer à quoi ressemble, dans la nature, ce que l’on consomme », explique Carole Fedou, médiatrice au sein du site, qui anime une partie de la visite. L’occasion par exemple de découvrir l’aspect du quinoa, qu’on ne voit rarement ailleurs que dans notre assiette. Ou de voir monter des laitues jusqu’à un mètre cinquante de hauteur. « Nous avons fait le choix de présenter le cycle entier des plantes, de la graine à la graine. C’est un jardin pédagogique, d’exposition et pas de production », précise Carole Fedou.
La déambulation suit les différents carrés du lieu, continent par continent, à commencer par l’Asie. C’est de là que sont originaires les aubergines ou les kiwis. Là que pousse la courge luffa, qui se cuisine comme une courgette et qui, lorsqu’elle est séchée, devient une éponge naturelle efficace comme un gant de crin. Là aussi que les fleurs de bardane, qui s’accrochent partout, ont inspiré l’invention de la bande Velcro.
« L’idée est de montrer à quoi ressemble, dans la nature, ce que l’on consomme »
Autre usage étonnant, celui de la calebasse, une cucurbitacée en forme de gourde dont on se sert notamment pour fabriquer des instruments de musique. Les curieux pourront les essayer sur le carré de jardin dédié à l’Afrique.
Quelques dizaines de mètres plus loin, du côté de l’Amérique du Sud, la pomme de terre n’a pas dit toute la vérité sur son histoire : « En réalité, c’est l’agronome François-Georges Mustel qui l’a découverte, 20 ans avant qu’Antoine Parmentier, un génial communiquant, lui en vole la paternité », révèle la guide.
Sur la partie consacrée à l’Europe, le récit de la naissance de la couleur de la carotte laisse pantois : « La variété occidentale était à l’origine blanc jaunâtre et l’orientale, toute rouge. Celle-ci fut interdite en France jusqu’au 18e siècle, car elle “souillait les bouillons” », rapporte Xavier Bossier, jardinier et botaniste. C’est aux Pays-Bas, après des décennies de croisements et de sélection qu’apparaîtra le bel orange du tubercule.
La pérégrination végétale prend fin dans le sentier des aromatiques… où l’on se fait surprendre par des odeurs familières. Celle de la livèche ressemble ainsi à s’y méprendre au céleri, « à tel point qu’elle est abondamment utilisée par les industriels agroalimentaires, notamment dans les bouillons cube. C’est pourquoi le surnom de cette herbe est la plante à Maggie », relate le spécialiste, insatiable sur les spécimens qui peuplent l’endroit. D’ailleurs, il nous apprend que le mot potager ne désigne que depuis récemment le lieu où l’on trouve les légumes qui servent au potage. Jusqu’au milieu du siècle dernier, on parlait du jardin de la cuisine.
Histoires végétales, le samedi 10 août 2019, à 10 heures, aux Jardins du Museum, avenue Maurice Bourges-Maunoury. Durée de la visite : 2 heures. Tarif : 5,40 euros. Inscription sur museum-toulouse.festik.net
Une dizaine de jardiniers-botanistes et de médiateurs travaillent aux Jardins du Muséum, qui a la particularité unique d’associer des cultures potagères à un large espace naturel. Celui-ci, qui ne se visite qu’avec un guide, s’étend sur trois hectares et contient une roselière, c’est-à-dire un étang couvert de roseaux. L’ensemble constitue depuis 50 ans une zone de biodiversité très riche au cœur de Toulouse.
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