HERITAGE. Lancé à l’initiative de plusieurs associations étudiantes, le festival les Airs Solidaires a grandi et évolué. Mais les valeurs de solidarité continuent d’être transmises de promotions en promotions au sein d’une équipe sans cesse renouvelée. Et ça fait dix ans que ça dure.
DR« Jamais nous n’aurions pu imaginer fêter un jour les 10 ans du festival », s’esclaffe Azaïs Guerci, pilier de l’événement depuis ses débuts. D’ailleurs, à la base, l’idée n’était même pas de faire un festival. Les Airs Solidaires est le parfait exemple du bouillonnement qui peut se produire dans une ville étudiante. « Tout est parti de deux associations de Sciences-Po qui ont uni leurs forces pour organiser un concert en soutien à des projets humanitaires. On a réalisé que des collectifs de Paul Sabatier faisaient la même chose et nous nous sommes entendus pour organiser trois concerts à la salle du Cap, rejoints entre temps par des membres du master AG Com de l’Arsenal », raconte Azaïs Guerci.
De ce collage un peu fourre-tout, naîtra l’association Les Airs Solidaires l’année suivante. Guidés par quelques anciens, les nombreux jeunes qui mettent leur fougue au service du projet apprennent alors à monter un budget et établir une programmation. Et dix ans plus tard, le fonctionnement est peu ou prou le même. « Notre force est d’avoir su fédérer plusieurs établissements et surtout d’avoir mis en place un système de transmission solide. Chaque année, l’équipe se renouvelle, les anciens travaillent en binôme avec les nouveaux qui amènent leur fraîcheur », explique la jeune femme. Un dispositif qui a aussi le mérite de susciter des vocations puisque si les “Airs So” sont tous bénévoles, ils sont plusieurs à l’image d’Azaïs, à avoir fait de l’organisation de concerts leur métier.
Plutôt éclectique musicalement, le festival essaye depuis ses débuts de suivre la mouvance étudiante. Cette 10e édition sera donc un savant mélange d’électro, de techno house et de hip-hop avec des artistes pointus dans chaque genre comme le producteur et DJ basé à Berlin Palm Trax. Au total, trois concerts sont programmés dans trois lieux différents dont un joli plateau rap anglo-saxon au Bikini composé d’un pionnier du genre, l’américain Masta Ace et d’une pépite anglaise, Ocean Wisdom.
Et malgré l’importance prise par l’événement à Toulouse, la dimension solidaire n’a pas été oubliée. Il ne s’agit plus comme aux débuts de soutenir directement des projets mais de promouvoir la solidarité en général via des ciné-débats ou des journées vivantes et interactives organisées dans les universités. Autour du thème “Un avenir des deux mains”, il sera par exemple question cette année de construire son quotidien et de Do It Yourself au Mirail ainsi que de penser plus globalement la ville à Paul Sabatier. « On est passé de la solidarité internationale à l’action locale. Il s’agit de montrer les alternatives pour consommer mieux et moins cher. Ce sont des thématiques hyper actuelles mais qui passent mal auprès des étudiants quand elles sont abordées de manière militante. Notre démarche est juste informative, nous ne cherchons pas à convaincre », lance Azaïs Guerci.
Infos pratiques : du 21 au 30 mars, Bikini, Connexion, Universités Paul Sabatier et Jean-Jaurès… www.lesairssolidaires.org
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