Portrait(s), c’est le thème qu’a choisi le festival MAP pour sa 7ème édition. Durant tout le mois de septembre, du 1er au 30, le bien connu festival des amateurs de photo investira les rues de Toulouse, afin d’offrir à la vue de tous une exposition unique.
Par Myriam Balavoine
A l’origine du festival MAP, il y a la volonté de l’association Les Passeurs d’Images d’afficher la photographie hors les murs afin de rendre cet art accessible à tous. Et quelle meilleure salle d’exposition que la rue ? Attirer l’œil, interpeller le passant, lui faire vivre une expérience différente, c’est tout l’ADN de MAP. Le festival, qui se veut être « un passeur d’image auprès du grand public » réussit son challenge en expliquant la photo par le biais de la médiation culturelle gratuite.
« Nous partons du principe que le talent se cache partout », précise Anaïs Florance, chargée de production du festival. Ainsi, ce sont à la fois amateurs et professionnels qui s’y côtoient. Loin du cliché péjoratif associé à la photographie amateur, MAP tente de montrer la photographie sous tous ses angles, en laissant à chacun la possibilité d’exprimer sa passion et partager ses images.
L’occasion également pour le public de percevoir différemment le patrimoine toulousain, toile de fond de l’exposition. Pour la première fois cette année, le festival des amateurs de photo investit non seulement la rue mais aussi un lieu déterminé. Au 231 avenue de Muret, découvrez « MAP, le lieu », véritable lieu d’échange sur la photo, ses pratiques et son rôle. Entre expositions, projections nocturnes et rencontres avec des professionnels, l’espace est aussi dédié à l’échange, au partage et au vivre ensemble, avec une buvette ouverte le samedi et des brunchs le dimanche.
« Le talent se cache partout »
« Dans une époque où la représentation physique est un enjeu primordial, nous souhaitions montrer que la question du portrait est extrêmement vaste et subjective », rappelle la chargée de production, faisant référence aux multiples réseaux sociaux axés sur l’image. Si le portrait donne à voir un physique, il va également plus loin : caractère d’une personne, image que le portraitiste se fait du sujet, image que le sujet veut donner à voir… Une infinité de regards est à poser sur les tirages présentés par MAP…
Cette diversité de perceptions est le socle de cette 7ème édition. Selon Anaïs Florance, « il s’agit de confronter des lectures non académiques de l’image, avec un petit côté « punk » que l’on aime beaucoup ». Ce côté punk, on le retrouve notamment dans l’exposition « Mauvais Garçons », composée d’une trentaine de clichés de tatoués, pris par les autorités françaises, extraits du livre du même nom dont les auteurs seront en dédicace le 26 septembre. Si ces tirages peignent le portrait social d’une époque révolue, les photographies de Delphine Blast, 1er prix Jeunes Talents, nous présente la réalité et l’environnement actuels de jeunes colombiennes de 15 ans, âge traditionnel de passage à l’âge adulte.
Quant aux portraits documentaires de Stéphane Dumont de Sauret, elle nous porte dans une intimité certaine, racontant plus de 20 ans après l’histoire à ne pas oublier du génocide rwandais. Le souvenir se retrouve aussi dans la série « Silko » de Jean-Pierre Maurin, du nom de sa femme et muse, seuls clichés que le photographe a conservés lors de la destruction volontaire de l’intégralité de son œuvre en 1982…
MAP offre un large éventail de visions, comme un reflet de l’âme du sujet ou de celle du photographe… A voir.
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