Le théâtre de poche de la rue du Taur fête cette année son demi-siècle d’existence. Jusqu’au 16 décembre, la poésie contemporaine sera mise à l’honneur à l’occasion de l’événement “La poésie c’est le pied”.
La Ballade de la prison Reading © Franck AlixSur le kiosque qui accueille les visiteurs à l’entrée de la Cave Poésie, deux phrases résument l’esprit du lieu : «La poésie en gant de boxe», et «La poésie n’est pas faite pour être compris mais pour comprendre ». La première est de Fabienne Yvert, auteure marseillaise. La seconde de Serge Pey, célèbre poète toulousain, à la fois compagnon de route et figure emblématique de la salle toulousaine depuis ses débuts.
« Ces deux citations illustrent la façon dont nous concevons cette forme littéraire. Nous préférons d’ailleurs parler de littérature en scène que de poésie. Pour nous, elle est vivante, politique, doit donner envie de se mettre en mouvement. C’est un outil pour faire un pas de côté », lance Yann Valade, le programmateur.
Un état d’esprit qui anime la salle de la rue du Taur depuis sa création en 1967. Rapidement, le lieu fondé par René Gouzenne devient le repaire des poètes toulousains et accueille de grands noms de la littérature internationale. « Allen Ginsberg, qui était un peu le Jack Kerouac de la poésie, est passé ici. On a aussi été les premiers à traduire et à lire les textes de Mahmoud Darwich, célèbre poète palestinien », poursuit avec enthousiasme Yann Valade. La cave joue également le rôle de défricheur, notamment avec les chantiers d’art provisoire animés tous les lundis soirs depuis plus de 30 ans par Serge Pey et qui se termineront cette année.
Pour faire vivre ce riche héritage, de nombreux événements sont organisés cette année. Jusqu’au 16 décembre, “La Poésie c’est le pied” mêle lectures, performances, concerts autour de textes contemporains. Vendredi 9 et samedi 10 décembre, la Cave Po’ propose de (re)découvrir le travail de Serge Pey qui vient de recevoir le prestigieux prix Apollinaire. « Les Toulousains connaissent ses textes lus par lui-même. Nous avons invité Jacques Bonnaffé à les lire pour les faire résonner autrement », souligne Yann Valade.
Les 15 et 16 décembre, la poésie se conjuguera aussi en langue des signes (LSF). Mais pas de la poésie pour entendants traduite, de la poésie composée en LSF que Levent Beskardes, auteur sourd, présentera aux côtés de Fabienne Yvert, auteure d’une création inédite mêlant français et LSF.
Programme complet sur :
www.cave-poesie.com
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