SPRAY – Le festival itinérant LatinoGraff a ouvert sa 2e édition dans la Ville rose. Au travers d’une exposition de sérigraphies et de fresques murales réalisées spécialement pour l’occasion, des artistes latino-américains et français réinventent jusqu’au 28 juin la symbolique de la paix.
La fresque réalisée par Dinho Bento, sous le pont du Faubourg Bonnefoy ©Franck Alix / JTUn enchevêtrement de mains enroulant le tronc d’un arbre, deux poings brisant une flèche, un couple de femmes s’embrassant avec le slogan ‘’Make love not war’’, une Amérindienne tenant fièrement dans ses bras un crocodile… Depuis le 16 juin, à l’occasion du festival LatinoGraff, la galerie Zunzun accueille un condensé du talent latino-américain en matière de sérigraphie et d’art urbain.
Pour la deuxième année consécutive, cet événement artistique itinérant veut donner à voir la vitalité de la scène street art d’Amérique du Sud. Imaginé par les collectifs d’artistes Cartel, Cisart, le Mapcu et Guayabo Colectivo, LatinoGraff est notamment porté par des artistes d’origine colombienne installés à Toulouse. « On voyait que notre rapport à notre identité n’était pas clair. En Amérique latine, l’enseignement de l’histoire se base beaucoup sur celle de l’Occident, on connait davantage les dieux grecs que les dieux précolombiens », explique Daniel Vigüez, directeur artistique de Guayabo Colectivo. « Sans le savoir, des artistes sud-américains questionnent notre identité. Les faire venir en France permet de nous éclairer et de créer une culture commune ».
Alors que cette notion d’identité a été le fil rouge de l’édition 2016, cette année, c’est l’actualité colombienne qui a donné le tempo. Depuis plusieurs mois, le gouvernement colombien et les Farc ont engagé des négociations pour mettre fin à un conflit armé qui gangrène le pays depuis 50 ans. Les artistes ont donc été invités à s’exprimer sur le thème ‘’Paz partout’’ (paix partout). « Nous voulons construire un imaginaire différent. Sortir de la symbolique de la colombe blanche, chrétienne et pure, en y mettant plus de couleurs, de diversité », poursuit Daniel Vigüez.
Une soixantaine d’artistes ont ainsi fait des propositions autour de cette thématique. Quatre d’entre eux ont finalement été sélectionnés et spécialement invités en France pour réaliser des fresques sur les murs de la Ville rose. Les curieux pourront ainsi découvrir les abstractions du chilien Matu, l’univers très coloré de l’uruguayenne Ceci Ro, les inspirations naturelles du brésilien Dinho Bento ou les visages du colombien Empty Boy, qui expose pour la première fois en France. La nouveauté, cette année : ces fresques ont été réalisées en binôme avec des artistes toulousains, dont Snake, célèbre graffeur toulousain, l’artiste d’origine malgache Miadana, ou Shur et Xerou. Ces œuvres seront visibles dès le vendredi 23 juin dans les quartiers Bonnefoy, Purpan et Côte Pavée. Le festival partira, quant à lui, dès le 28 juin, porter son message de paix vers d’autres villes, à Clermont-Ferrand, en Auvergne et à Paris.
Infos pratiques
Pour voir les fresques, rendez-vous sous le Pont de Bonnefoy, au 2 rue Faubourg Bonnefoy ; à l’école Jean Macé, 9 chemin Duroux et sur le mur du Zénith au 12 avenue Raymond Badiou.
latinograff.com / Facebook : Latino Graff
Sur un air de cumbia
Pour prolonger le travail des artistes, Latino Graff organise une soirée spéciale au Mix’art Myrys, le samedi 24 juin. Au programme, de 17 h à 21 h, des ateliers de sérigraphie et une conférence sur la musique cumbia. Dès 21 heures, place aux concerts avec les Toulousains de ‘’Los Guayabo brothers’’ et ‘’Los Gaiteros de San Jacinto’’, venus spécialement pour l’occasion.
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