À 26 ans, le pongiste toulousain Simon Gauzy dispute à Tokyo ses deuxièmes Jeux Olympiques, après Rio 2016. Malgré un beau parcours, le numéro un Français dans la discipline s’est incliné ce mardi 27 juillet face au champion olympique en titre en huitième de finale. Portrait d’un talent précoce dont on a pas fini de parler.
Quand on parle tennis de table en France, difficile de passer à côté du numéro un tricolore dans la discipline. À 26 ans, Simon Gauzy, natif de la Ville rose, s’est fait une place dans le gratin du circuit mondial au fur et à mesure des années. Certes, son palmarès est pour l’instant concentré dans l’Hexagone avec deux titres de champion de France en simple (2013 et 2020) et un titre en double (2013 également). Au niveau européen, Simon Gauzy fait partie des têtes d’affiche, lui qui fut le premier Français vice-champion d’Europe en 2016, après des premiers Jeux Olympiques quelque peu ratés à Rio.
D’ailleurs, le pongiste garde un souvenir très mitigé du Brésil : « C’était un rêve d’y participer et je n’ai pas été bon. Je me suis dit que c’était une compétition ratée comme une autre. Mais quand on y repense, ça devient vite un cauchemar ».
Simon Gauzy, c’est avant tout une précocité et un talent pur qui a été remarqué, comme a pu en témoigner l’un des entraîneurs durant sa jeunesse, Laurent Corbarieu. « Il a eu un talent énorme très tôt. La première fois que je l’ai vu, il avait 6 ans et était très impressionnant. J’ai entraîné d’autres joueurs qui sont passés au haut niveau mais un talent aussi précoce, c’était une première », se souvient-il.
Très tôt, tout s’enchaîne pour le jeune athlète avec un passage à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) avant un exil en Allemagne, berceau et nation forte du tennis de table en Europe, où il s’installe dans la durée. Les années passent et Simon Gauzy ne cesse de s’améliorer, en quête de l’excellence dans une épreuve qui demande un don de soi et une concentration à toute épreuve. Le pongiste est bien implanté dans le gotha mondial de son sport avec une place dans le top 20. Il a même atteint la huitième place mondiale (record en carrière) en mars 2018. Pour ses adversaires, le Français est un véritable danger, capable de battre n’importe qui. Il a par exemple vaincu l’actuel numéro deux mondial aux Championnats du monde à Budapest en 2019.
En plus de ce talent brut, le jeune Simon Gauzy a très tôt vu les choses en grand. « Il a eu une envie très petit d’aller très haut, il était intransigeant, très perfectionniste », témoigne Laurent Corbarieu. « Il voulait jouer pour être champion olympique. Simon voulait travailler dur et très rapidement. Il voulait mettre son talent au service des résultats. » « Ce perfectionnisme peut faire la différence mais ça peut aussi me jouer des tours. Je peux très bien me préparer et finalement me laisser envahir par des pensées parasites », confie de son côté le pongiste.
A l’approche des Jeux de Tokyo, Simon Gauzy avouait ressentir « de l’excitation et un peu d’appréhension » malgré une préparation physique entamée en janvier dernier. Paradoxalement, depuis un an, le Toulousain a aussi profité de la pandémie pour se ressourcer en famille. Du temps d’autant plus appréciable dans un sport où les voyages sont nombreux.
Avant le début de la compétition à Tokyo Simon Gauzy confiait aussi craindre « une formule un peu spéciale où les 16 meilleurs joueurs (dont il fait partie, ndlr) commencent directement en seizième de finale ». « On affrontera tous un joueur qui aura déjà gagné un match auparavant et qui sera déjà dans la compétition. Donc ce ne sera pas facile à gérer. », expliquait celui qui préférait alors ne pas se projeter plus loin que ce premier tour.
Bien préparé mentalement, grâce notamment au travail réalisé avec son coach Michel Blondel, le pongiste toulousain est donc parvenu à franchir ce premier obstacle sans encombre, expédiant le Danois Groth 4 sets à 0 pour son entrée en lice. Malheureusement, l’aventure n’a pu durer guère plus longtemps puisque, dès le deuxième match, le hasard a mis sur sa route l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du tennis de table, le chinois Ma Long, longtemps numéro un mondial.
Loin de démériter, Simon Gauzy a même fait douter son adversaire en s’adjugeant la deuxième manche. Mais la marche était décidément trop haute pour réaliser l’exploit qui lui aurait permis de rêver à une médaille olympique et il s’est finalement incliné 4 sets à 1. Ces JO de Tokyo ne sont pas pour autant finis pour Simon Gauzy. Ce dernier aura une dernière occasion de briller avec l’épreuve par équipes. Associé à Emmanuel Lebesson, le Toulousain donne rendez-vous le 1er août pour les 16ème de finale face à Hong-Kong.
Kenny Ramoussin (avec Nicolas Mathé)
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